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Une fois de plus, tout le plateau MotoGP se déplacera, début août, sur le Red Bull Ring pour y disputer deux grands prix. Ceci en fait donc le circuit le plus souvent emprunté depuis son arrivée au calendrier il y a six ans de cela. Comme en 2020, deux courses consécutives seront disputées sur le magnifique tracé autrichien. Aujourd’hui, partons sur les traces du GP d’Autriche, et de Styrie, nous trichons un peu, afin d’en saisir toute la grandeur.

L’histoire débute à 250 kilomètres de Spielberg, à Salzbourg. La ville, située non loin de la frontière allemande, ouvre un circuit en 1968 destiné à accueillir les Grands Prix motos, mais pas seulement. Le complexe ne se veut pas révolutionnaire, mais permettra aux Autrichiens de découvrir le mondial en plein expansion à l’époque.

Le Salzburgring,  nommé d’après la ville ou la région, comme c’est souvent le cas dans les pays germaniques, est très particulier, d’une simplicité effarante. 11 virages, une ligne droite des stands, une ligne droite de retour. Et c’est tout (voir le plan ci-dessous).

 

À l’origine, il n’y avait aucune chicane. Le circuit présenté est actuel, mais reste simplissime. Photo : Salzburgofficial


Les bouts droits ne le sont pas tout à fait, et c’est précisément ce qui fait la réputation du tracé. En effet, c’est l’un des plus dangereux de l’époque, en raison de la vitesse atteinte et qu’aucune chicane ne casse le rythme. Les Grands Prix débarquent en fanfare sur le territoire en 1971.

Jan de Vries, légende du 50cc, s’empare de la victoire dans la plus petite des catégories. Ángel Nieto gagne en 125cc, tandis que Silvio Grassetti triomphe en 250cc. La 350cc et la 500cc, comme souvent à l’époque, appartiennent à Giacomo Agostini, pour ainsi dire. D’ailleurs, « Ago » et Nieto sont les pilotes les plus souvent victorieux en Autriche, avec six succès chacun.

Les courses ne sont pas tellement disputées, mais c’est plus l’œuvre de l’époque et de la domination MV Agusta que du tracé. En 1973, Jarno Saarinen y remporte sa deuxième et dernière victoire en 500cc. Le circuit est intimement lié aux accidents tragiques. En 1977 la mort d’Hans Stadelmann en catégorie 350cc fait logiquement annuler la course.

Trois ans plus tard, l’impensable se produit. Le Grand Prix d’Autriche 1980, organisé en avril, prévoyait une petite surprise pour les participants du Continental Circus. Quelle ne fut pas la surprise de Kenny Roberts et de ses compères quand ces derniers virent la neige s’abattre sur la piste !

Après négociations avec l’organisateur, la manche fut tout bonnement annulée. Il faudra attendre 38 ans et Silverstone 2018 pour revoir un tel fiasco.

En 1996, le Salzburgring est abandonné au profit de l’A1-Ring, anciennement Österreichring La sauce ne prend pas, et le manque d’intérêt en Autriche pousse la FIM à abandonner l’idée d’un Grand Prix dans ces contrées.

 

Le magnifique Salzburgring, vu du ciel. Photo : Salzburgring official.

 

Jusqu’en 2016. Le Red Bull Ring fit son grand « retour » en cette année folle, animée par la nouvelle réglementation en matière d’électronique. La marque de boisson énergisante au réseau tentaculaire n’est pas étrangère à ce retour, bien entendu.

Depuis, le circuit fait les beaux jours du calendrier MotoGP. C’est, chaque année, l’une des courses les plus affolantes, en raison du circuit vallonné composé de trois grandes lignes droites. L’aspect « stop and go » ainsi que les longs bouts droits, donnent naturellement l’avantage à la Ducati.

Andrea Iannone, Andrea Dovizioso et Jorge Lorenzo sont autant de pilotes rouges qui se sont imposés en catégorie reine. Cependant, le Grand Prix de Styrie 2020 – autre appellation pour pouvoir courir deux manches sur le même tracé – vit Miguel Oliveira célébrer au terme d’une joute merveilleuse.

KTM est la seule marque autrichienne à avoir remporté ne serait-ce qu’un GP d’Autriche. Joan Mir, Celestino Vietti, Marco Bezzecchi, Brad Binder, Albert Arenas et Miguel Oliveira sont les auteurs de ces « succès maison ».

Nous espérons le meilleur pour nos français, d’autant que Johann Zarco possède la machine la plus adaptée pour faire le travail. Par le passé, la Marseillaise retentit à de nombreuses reprises, grâce à Christian Sarron (250cc 1984), comme souvent, mais aussi Éric Saul (350cc 1982), Patrick Hernandez (350cc 1981) ou encore Olivier Jacque en 1997, catégorie 250cc.

Ces deux courses enchaînées représenteront sans doute la meilleure chance de victoire pour JZ5. Conjurera-t-il le mauvais sort ? Réponse dans quelques jours.

 

Le taureau est partout au Red Bull Ring. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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