En ce samedi 5 juin 2021, Pol Espargaró a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Montmeló à l’issue des qualifications du Grand Prix de Catalogne.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote espagnol, qui est passé par tous les états cet après-midi : d’abord la joie de parvenir à s’extraire de la Q1 aux côtés de Jack Miller après avoir roulé dans la roue de ce dernier au même titre que son coéquipier Marc Márquez (qui a lui connu moins de succès dans la manœuvre), puis la désillusion en chutant au cours de la Q2 alors qu’il tentait de réaliser un tour qui aurait pu lui permettre d’accrocher la deuxième ligne de la grille.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Pol Espargaró sans la moindre mise en forme.
Vous avez roulé à la limite lors de la Q2, mais dans le dernier tour précédant votre chute, vous étiez incroyablement rapide. Quelles étaient les sensations sur la moto à ce moment-là ?
« C’est bien quand vous avez juste un tout petit peu de grip sur l’arrière, vous pouvez emmener cette moto à ses limites. Mais quand tout le monde s’est décidé à chausser le pneu soft à l’arrière, ils ont laissé un peu de gomme sur la piste. Dans ces conditions, notre pneu arrière s’est mis à fonctionner un peu mieux qu’à l’accoutumé, et sur ce point nous avons réduit l’écart par rapport aux pilotes les plus rapides. »
« Ensuite, le pneu avant est devenu faible car la température sur la piste était de 48°C. Lors des FP4 nous avions utilisé le pneu hard à l’avant alors qu’il faisait 42°C. Je suis arrivé en Q2 en n’étant qu’à quelques millièmes de Miller [17 millièmes précisément], ce qui n’est pas trop mal. J’étais bien placé pour viser la deuxième ligne de la grille. Mais quand vous devez attaquer à ce point… Je peux faire un excellent tour, comme cela a été le cas lors de la Q1, mais quand il faut renouveler cet effort trois fois, c’est à ce moment-là que les accidents surviennent. »
« J’étais bien placé pour viser la deuxième ligne de la grille »
Il semble que pour amener la Honda à ses limites actuellement, il faut que vous suiviez quelqu’un, car il y a quelque chose sur la moto qui ne fonctionne pas. Est-ce que le fait de suivre un autre pilote est quelque chose assumée dans votre garage ?
« Non non non, c’est du ressort du pilote. Il est clair que nous ne sommes pas bons, nous ne sommes pas rapides, et quand vous n’êtes pas rapides, vous ne pouvez pas tout faire par vous-même. Vous avez besoin de prendre la roue de quelqu’un, mais c’est pour gagner un dixième ou un dixième et demi. Nous avons besoin de suivre quelqu’un parce que nous ne sommes pas rapides, nous ne sommes pas capables de réaliser un tour rapide seuls, c’est la triste réalité. »
« Nous, les pilotes, essayons de faire tout ce que nous pouvons pour être rapides. Mais je déteste le fait de devoir suivre quelqu’un, car quand vous avez besoin de faire ce genre de trucs, vous ne pouvez pas piloter naturellement et simplement appliquer votre style de pilotage. Vous ne faites que singer ce que le gars devant vous est en train de faire. Cela permet certes de faire progresser les chronos, mais ça n’arrange rien à votre niveau de performance propre : c’est superficiel. Ce qu’il nous faut, c’est améliorer la situation, et suivre un autre pilote n’est pas la bonne façon de faire, mais nous en sommes rendus à cela pour le moment. »
« Suivre un autre pilote pour être rapide, voilà à quoi nous sommes rendus pour le moment »