Johann Zarco ne cache pas son ambition de jouer sa carte dans une course au titre qui, depuis 2020, montre que l’on peut aussi y arriver avec de la persévérance et de la régularité. En plus d’être, bien sûr, suffisamment performant. Le Français, à la bonne GP21 de chez Pramac, sait qu’il a joué son joker en chutant au Portugal. Alors, à Jerez, il a ramené les points. Au Mans, pour son Grand Prix national, il se montrera sans doute plus offensif. Il explique ce qui lui manque pour s’installer définitivement comme un sérieux candidat à la couronne. Et à l’écouter, ce n’est pas si inatteignable que ça…
Johann Zarco a mené le championnat après les deux échéances du Qatar, qu’il a honorées avec deux secondes places. Puis il est tombé au Portugal et il a récolté sagement les points du huitième rang en Espagne. Le voilà cinquième au classement général provisoire avec 48 points, soit 18 de retard seulement sur le leader Bagnaia, officiel Ducati…
Justement, le Français a analysé le parcours des deux pilotes d’usine de la marque de Borgo Panigale à laquelle il doit tout dans la relance de sa carrière. Et il en tire la recette qu’il doit maîtriser pour se montrer un prétendant au trône. Sur Motosprint, il dit ainsi : « je pense que je peux être un candidat au championnat. Mais je dois prendre des mesures supplémentaires en termes de confiance pour rouler sur cette moto. Il faut la gérer un peu comme Pecco Bagnaia. Si je peux avoir le même ressenti de pilotage que lui, combiné avec les choses que je sais, je pense que j’aurai beaucoup de cartes en main pour le titre. Maintenant, je ne les ai pas encore, mais je peux jouer quelque chose. Je suis proche ».
Il ajoute sur l’académicien VR46 : « quand il a tout mis en place, Pecco est une machine, il exploite parfaitement la Ducati: utilisée ainsi, elle devient la meilleure moto. Même en qualifications, il parvient à mettre trois dixièmes entre lui et les autres, alors que nous avons un écart de quelques millièmes ».
Une réflexion qui montre l’ambition. Mais il y aussi à prendre de l’autre pensionnaire en tunique rouge, soit Jack Miller, le vainqueur du dernier Grand Prix d’Espagne : « de Jack je prendrais la mentalité, il s’amuse beaucoup, il est peut-être moins précis que Pecco, mais quand il y a un petit problème il sait aller plus loin. C’est une caractéristique d’un vrai pilote. A Portimao, il m’a fait monter sur sa moto pour retourner au box. Lui seul fait ces choses. Il parvient à se concentrer de manière performante, mais après le drapeau à damier, il est là pour s’amuser. C’est la bonne mentalité dans le sport ».
Johann Zarco : « je suis un homme et non plus un garçon »
Dans le stand Pramac, il y a aussi Jorge Martin, un rookie qui a déjà montré de quoi il est fait en montant sur le podium d’un Grand Prix de Doha qu’il a mené les trois quarts du temps. Qu’en pense le double Champion du Monde de Moto2 ? « Très bien. Il est jeune, je me sens comme son grand frère. Sans lui donner de conseils, car nous sommes toujours des adversaires, mais si les choses se passent bien pour lui, je suis content pour lui. Le deuxième week-end au Qatar, avec notre double podium, était magnifique et je l’ai serré dans mes bras dimanche soir. Nous étions tous les deux heureux, pour nous et pour l’équipe ».
Johann Zarco termine en se définissant ainsi : « un homme, et non plus un garçon, qui a vécu des situations différentes. Tout n’a pas été facile, mais finalement j’ai acquis de l’expérience. Je suis un homme qui veut toujours être un sportif de haut niveau et avec une grande envie de gagner. Et voilà… C’est ce qui me rapproche du Zarco d’il y a dix ans : même objectif, mais avec plus d’expérience ».