Le chroniqueur et manager Carlo Pernat est connu pour ne jamais cacher ses idées et les exposer à qui les lui demande. Il assume toujours des dires qui, souvent, restent en l’état, mais se révèlent aussi parfois d’une manière ou d’une autre. Ces derniers temps, il s’affirme ému par le spectacle insupportable des contre-performances d’un Valentino Rossi à qui il demande, en conséquence, de prendre sa retraite.
Carlo Pernat s’expose et, même s’il agace parfois, y compris dans le paddock, il est écouté. Aucun sujet ne l’effraie. Ni personne. Prenez le cas de Valentino Rossi. Beaucoup s’aventurent sur ce terrain avec la plus grande prudence. Car l’homme a une grande influence. Carlo Pernat, lui, s’y avance pourtant à découvert. Cela fait en effet longtemps qu’il conseille au Doctor d’arrêter les frais. Une ligne qu’il a de nouveau tenue dans un entretien avec Mowmag.
Le manager d’Arbolino et de Bastianini dit ainsi : « j’ai déjà exprimé ma pensée : le moment est peut-être vraiment venu », a-t-il déclaré au sujet de la retraite de l’octuple champion. « Je le dis avec l’immense affection et l’égale gratitude que moi et tous ceux qui vivent de la compétition moto lui devons ». Il y met les formes tout de même. Puis il fait son effet, en spéculant sur une grande échéance : « après Jerez et Le Mans, nous arriverons au Mugello, là, devant son peuple, il se passera quelque chose, mais c’est un sentiment qui m’est propre. C’est à ce moment-là que Valentino Rossi prendra sa retraite ».
Carlo Pernat : « il y a le risque de ruiner la relation avec Yamaha »
L’Italien ajoute : « je ne pense pas qu’il soit soudainement devenu lent, mais il y a évidemment un changement dans la façon de rouler en MotoGP auquel il n’est pas facile de s’habituer à 42 ans. Cela signifie devoir tout bouleverser ». Mais Pernat est aussi un homme prudent et sensé. Ce qui veut dire qu’il s’aménage toujours une porte de sortie : « s’il réussit, je serai le premier à reconnaître que j’avais tort et en moi c’est ce que j’espère ». Avec cette dernière précision tout de même : « aussi parce qu’il y a le risque de ruiner la relation avec Yamaha qui, en revanche, semblait indissoluble ».