Certes, la course des Daytona 200 n’a plus le lustre de l’épreuve mythique qu’elle était dans les années 70′, à l’époque où les usines engageaient des équipes d’une demi-douzaine de pilotes pour tenter d’y arracher une victoire à la renommée mondiale.
Aujourd’hui, les motos n’ont plus rien à voir avec celles des Grands Prix et les informations concernant l’épreuve qui se déroule sous le soleil de Floride sont à ce point réduites qu’elles ne doivent pas intéresser beaucoup plus de monde que le paddock lui-même…
Mais une course reste une course et, à la fois parce qu’il s’agit de la première de l’année et qu’elle évoque encore quelque chose pour les vieux nostalgiques, résumons-la en quelques lignes.
Virus oblige, c’est sans aucun spectateur que se sont déroulés les essais et la course des motos 600 cm³ globalement similaires à celles du championnat MotoAmerica, alors que 71 pilotes se sont engagés à cette 79e édition qui se déroule sur 57 tours.
Après Valentin Debise en 2017, on attendait particulièrement la participation du spécialiste français du TT Timothée Monot, mais ce dernier n’a finalement pas pu se rendre aux USA suite aux complications de voyage vers ce pays. Pour l’anecdote, et toujours parmi les adeptes de l’île de Man, Michael Dunlop répondait présent au guidon de sa Kawasaki ZX-6R.
Le dernier vainqueur en titre (2019, puisque la course n’a pas eu lieu en 2020), Kyle Wyman, a été le plus rapide vendredi, lors de la première des trois séances de qualification sur le tracé qui inclut à la fois un circuit routier et le célèbre anneau du Daytona International Speedway. Sur sa Yamaha R6, celui qui participera également au championnat MotoAmerica avec une Ducati a réalisé 1’49.879 devant Sean Dylan Kelly (18 ans) et sa Suzuki équipée en Dunlop du team M4 du Team Hammer qui avaient dominé les essais libres.
On retrouvait cette hiérarchie lors de la deuxième séance qualificative, avec cette fois un meilleur chrono en 1’49.288 pour le pilote Yamaha. Toutefois, l’ordre s’inversait lors de la dernière session et c’est donc Sean Dylan Kelly arrachait la pole position en 1’48.896 devant Kyle Wyman, les deux pilotes étant les seuls à tourner sous la barre des 1’50.
Le warm up de 25 minutes de samedi matin voyait encore la domination de la Suzuki bleue, même si son pilote s’attachait à faire le plus de tours possibles pour évaluer la durée de vie de ses pneus.
Les choses paraissaient donc claires… mais la course allait nous révéler des surprises !
De façon logique, Sean Dylan Kelly était aux avant-postes dès le début de course devant Kyle Wyman mais, au 19e tour, ce dernier percutait un retardataire, entraînant l’interruption de l’épreuve.
A la reprise, Sean Dylan Kelly continuait sa route vers une victoire qui lui semblait d’autant plus promise qu’il assurait à nouveau le commandement à partir du 40e tour.
C’était sans compter sur Brandon Paasch, 19 ans, champion de Grande-Bretagne Moto3 2019, qui s’était élancé 5e malgré une blessure à la cheville gauche. Au guidon de sa Yamaha R6 privée équipée en Pirelli, le jeune pilote du New Jersey attendait le dernier relais pour combler un retard de six secondes avant de passer à l’aspiration sur la ligne d’arrivée.
Une manœuvre magistrale qui lui procurait un avantage de 0,03 seconde, et une victoire d’autant plus belle que Brandon Paasch avait annoncé qu’en cas de victoire il ferait don de la moitié de ses gains (175 000 $ et une montre Rolex Cosmograph Daytona) à la famille de Lloyd Bayley, un pilote ayant été son mentor et ayant tragiquement perdu la vie à Homestead-Miami Speedway lors d’une course de motos à la fin de l’année dernière. Chronic Motorsports égalera le montant donné.
Crédit photos : Brian J. Nelson / www.roadracingworld.com