Tech3 est
un mythe, une institution. Depuis plus de 30 ans,
Hervé Poncharal et ses hommes sillonnent le monde
à la recherche de résultats, mais aussi et surtout d’émotions.
Tech3 n’est pas une équipe comme les autres, c’est plus que ça.
Des dizaines de pilotes se sont succédés sur les machines
supervisées par Guy Coulon, véritable sorcier des
temps modernes. Cependant, d’un œil extérieur, il est possible
d’entrevoir une logique dans le choix des guerriers qui
représentent l’équipe.
De Dominique Sarron à
Danilo Petrucci en passant par Olivier
Jacque et
Bradley Smith, tous « cochent des cases » que nous allons
énumérer lors de cette analyse. Il faut tout d’abord noter que la
palette des profils est très étendue, signifiant que le point
commun entre tous ne semble pas lié à des facteurs extra-sportifs,
tels que la nationalité et le palmarès.
Certes, nombre de français sont passés par l’écurie. Johann
Zarco, Sylvain Guintoli et
Olivier Jacque, entre autres, ont fait le bonheur
des fans de l’hexagone. Ces derniers sont la personnification de la
mentalité Tech3 : le « MotoGP
champagne », si vous préférez.
Cette tradition fut également embrassée par Hafizh
Syahrin, Cal Crutchlow ou encore
Jonas Folger. Chez Tech3, tous se transcendent
au bon moment, histoire de livrer une émotion inoubliable. Tech3
est l’incarnation du panache à la française.
Certes, il y a sans doute plus efficace, statistiquement. Mais
plus beau, c’est discutable. Voir Zarco pousser sa machine à
quelques mètres de la ligne d’arrivée à Misano en
2018 est le parfait exemple de cette dévotion, de cette fierté,
incarnée par d’anciennes légendes – la scène rappelle l’exploit de
Nigel Mansell, le lion des sports mécaniques, à
Dallas en 1984.
C’est d’un autre temps, c’est tout ce qu’on aime. Smith courant
blessé, Crutchlow remonté et contre tous, jouant les trouble-fête
en 2013. Miguel
Oliveira plaça délicatement la cerise sur le gâteau cette
année, devenant le premier vainqueur de l’équipe en catégorie
reine.
Bien entendu, ce n’est pas une norme; des pilotes aux caractères et
agissements plus fondamentaux, Andrea Dovizioso,
en 2012, sont aussi passés par l’équipe.
Partir chez KTM était franchement audacieux, comme tout
le reste. Une décision, qui, une fois de plus, s’avère
payante. Le travail a toujours raison, il ôte les doutes. Travail
et rigueur sont d’ailleurs deux notions primordiales chez
Tech3.
Pour preuve : peu de pilotes précédemment passés par l’équipe
échouent par la suite. Il faudra donc se méfier de Danilo Petrucci,
qui vient, rappelons-nous, des tréfonds
de la grille MotoGP. Son caractère et sa capacité d’adaptation
seront clés en 2021.
Le futur semble plus excitant que jamais, alors faisons confiance à
l’équipe, et supportons-là. C’est important, car les organisations
similaires se font rares de nos jours.
Que l’on aime ou pas Hervé Poncharal, que l’on
comprenne ou pas ses choix, nul ne peut dénigrer le travail
accompli durant toutes ces années. L’équipe porte haut les
couleurs, mais aussi la mentalité française sportive, dans la
lignée des Sonauto – Yamaha et autres programmes
Peugeot Sport en endurance, au choix. Alors, oui,
Tech3 n’a pas remporté une pléthore de Grands Prix, mais ils sont,
pour nous français, champions du monde des souvenirs et de
l’émotion.
Photo de couverture : Michelin Motorsport