En 2020, Oliveira a pris une autre dimension en MotoGP en se révélant capable de gagner des Grands Prix. Il en a ramené deux dans le box Tech3 KTM, dont une dernière à domicile à Portimao qui a tourné à la démonstration. Le Portugais est maintenant le fer de lance d’une usine autrichienne qui le voit comme le successeur de Pol Espargaró, soit le leader du projet RC16. Et Oliveira assume totalement ce rôle, jusqu’à le revendiquer …
Miguel Oliveira n’a pas joué de la langue de bois lors d’une rafraîchissante présentation des troupes KTM aux airs de portrait de famille. Car l’ancienne structure du maintenant double vainqueur en MotoGP était avec celle de l’usine. Une « famille » comme aime dire les Autrichiens, à laquelle il faut un chef sur la piste. Et Oliveira affirme être celui-là lorsqu’il lâche sans sourciller : « je pense que j’ai tout ce dont j’ai besoin pour gagner le Championnat du Monde cette année ».
Pour le coup, c’est aussi se mettre une grosse pression sur les épaules en suscitant une telle attente dans un schéma où il n’appartiendrait qu’au pilote de bien utiliser un matériel déjà sans reproche … Mais Oliveira ne recule pas : « il est très important de savoir que vous disposez des bons outils pour obtenir de bons résultats. Vous devez vous assurer que vous êtes toujours à 100%. C’est mon objectif, vous devez être prêt non seulement physiquement mais aussi mentalement pour les défis. Quand on sait que la moto est capable de gagner, c’est un facteur de détente. En même temps, vous ne pouvez rien tenir pour acquis. Il faut s’améliorer dans certains domaines chaque année pour rester à un très bon niveau dans ce championnat ».
Et le Portugais parle de sa propre optimisation : « même si je me sentais bien physiquement la saison dernière, les courses successives m’ont permis de porter plus d’attention à la récupération. Pendant l’hiver j’ai essayé de savoir quels éléments de relaxation me seraient bénéfiques. Il faut aller si loin pour que vous soyez toujours physiquement là pendant la course. Nous en sommes récompensés lorsque nous faisons les courses de 40 minutes. J’ai changé mentalement pour que je vois le physique et le mental comme un tout ».
Il ajoute : « je suppose que les fans verront beaucoup plus de moi, j’ai pleinement confiance en mon travail. Je suis prêt à accepter les critiques et à travailler sur moi-même quand je vois des faiblesses. Je suis capable de me consacrer pleinement à un projet jusqu’à ce que nous ayons atteint un niveau qui vaut le travail ».
Oliveira : « nous travaillons pour les victoires »
Une abnégation et une détermination qui n’empêchent pas de penser aussi à la RC16. Comment peut-elle à son tour faire mieux qu’en 2020 ? « Nous n’étions pas parmi les meilleurs à la vitesse de pointe l’an dernier, il est donc évident que nous devons améliorer cela. Il ne faut pas oublier que ce fut une saison étrange au cours de laquelle nous avons roulé sur les mêmes pistes des week-ends consécutifs et avons donc eu la chance d’améliorer notre set-up. Je préférerais un format différent avec des tracés différents, même si je sais que nous aurons une autre double épreuve au départ au Qatar. Nous voulons prouver que notre package est si équilibré que nous pouvons toujours bien performer dans le top 5. Nous travaillons pour les victoires ».
Justement, c’est lui le dernier vainqueur en date. Un élan qu’il ne veut pas voir brisé … « Bien sûr, je voudrais commencer là où j’ai arrêté, mais ce n’est qu’un souhait. La réalité peut être différente, je n’ai aucune attente à cet égard. Se battre peut signifier beaucoup … L’année dernière, j’avais 14 points de retard sur la troisième place du Championnat du Monde, tout le monde était très proche. Dans une saison où personne n’apparaît clairement comme le numéro 1, tout peut arriver. Ensuite, de nombreux pilotes peuvent se battre pour le titre. Je pense que j’ai tout pour gagner le championnat du monde cette année. Nous avons juste besoin de la constance d’un champion, c’est la clé ». C’est ce qui s’appelle prendre ses responsabilités. Oliveira aura à ses côtés un Brad Binder tout aussi ambitieux.