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Grâce à l’arrivée de Corentin Perolari il y aura quatre Français cette saison en Grand Prix. On y comptera ainsi Fabio Quartararo, Johann Zarco en MotoGP, Lorenzo Fellon en Moto3 et, donc, Corentin Perolari, qui s’installe dans le paysage grâce au bon choix du team Tech3. Sa grille de départ sera celle de la MotoE, une discipline branchée et qui peut donner du jus à une carrière. Demandez à Hector Garzo qui est à présent en Moto2… Et c’était aussi un ancien de Tech3. Nous sommes allés à la rencontre de cet authentique espoir de 22 ans qui a déjà l’expérience de nombreuses disciplines, et qui a la tête bien faite …

Une tête bien faite dit-on est une tête qui sait penser par et pour elle-même. A écouter Corentin Perolari sur le déroulé de sa carrière, sur son appréhension du milieu, sur son évaluation de ses bilans et perspectives, on est frappé par une clairvoyance de bon aloi qui ne peut que le mener plus loin et plus haut, pour peu qu’on lui donne les opportunités. En 2021, c’est Hervé Poncharal qui lui a ouvert les portes de son team Tech3 pour son projet MotoE. Et le pilote ne pouvait sans doute pas faire meilleure rencontre à ce stade de sa carrière.

Une histoire qui est déjà riche. Corentin n’a que 22 ans, mais il en a déjà vu beaucoup. Tout jeune, il était destiné à une belle carrière en motocross avant qu’en 2012, il ne croise un certain Johann Zarco qui lui donne le goût de la vitesse, à l’âge de 14 ans. Dans la foulée, il est au départ de la Coupe Yamaha 125 4-temps qui vient de naître sous l’impulsion de Yamaha France et de Dubois Motos Center. Vainqueur de 7 épreuves sur 10, Corentin décroche son premier titre vitesse.

Début octobre 2012, il participe parmi plus d’une centaine de jeunes pilotes à la sélection de la Red Bull Rookie Cup organisée à Monteblanco en Espagne. Au terme des trois jours, le Français est qualifié. Il sera au départ de la Red Bull MotoGP Rookies Cup 2013, une opportunité unique pour découvrir les circuits du MotoGP dans une compétition qui est devenue l’un des meilleurs tremplins vers le monde des Grands Prix. Pour sa première course au guidon d’une Moto3, Corentin termine 8e d’une manche à Austin. Le reste de la saison sera plus mitigé mais le Français retrouve une certaine réussite en 2014, avec une belle 4e place dans l’ultime manche courue à Aragon.

En 2016, Corentin est engagé en Championnat d’Espagne au guidon d’une Yamaha R6 portant le numéro 94 et s’empare du titre en catégorie Supersport. En 2017 et début 2018, il s’attaque au Championnat d’Europe Moto2, autre anti-chambre des Grand-Prix, à bord d’une moto au système technique particulier : la TransFIORmers. Il est wild-card du Grand Prix de France 2018 en Moto2 et plus tard dans la saison, décroche une pole position au Bol d’Or en catégorie Superstock.

Puis c’est la période GMT94 en mondial Supersport où il se fait remarquer par une progression constante et de beaux coups d’éclats qui laissaient présager une éclosion pour 2021. Mais il n’en a pas été ainsi. Cependant, Hervé Poncharal, qui le suit depuis les débuts, lui propose ce bon projet MotoE qui le fait revenir en Grand Prix.

Corentin Perolari sait dans quel milieu il évolue.

Corentin, ce qui impressionne, c’est ton parcours déjà très complet malgré ton jeune âge. Comment l’appréhendes-tu à l’ère des filières bien jalonnées et organisées ?

J’ai commencé petit avec le cross puis grâce à Johann Zarco, je me suis dirigé vers la piste. J’étais rapide, mais franchement, rouler à plus de 200 quand on arrive du cross, c’est un peu compliqué au début ! Mais je me suis bien adapté en étant champion avec Yamaha, puis il y a eu le Moto3. Là c’est un autre monde.

C’est-à-dire ?

Le problème, c’est le budget qu’il faut. Il faut des sommes colossales pour en être. Je me suis toujours débrouillé seul, je n’ai pas de parents qui sont là pour me financer et il y a la vie qui vous rappelle qu’il ne faut pas aller au-delà du raisonnable. Alors je me suis orienté vers le Supersport où les coûts sont moindres. C’est plus abordable, à tous les points de vue. Mais là aussi, il y a toujours la question du sponsor et du budget. C’est comme ça que ça marche, tout simplement. Cette année ce sera le MotoE et ça me convient très bien.

Une saison en MotoE avec Tech3. Tu restes dans le giron français

Je suis vraiment fier de rejoindre l’équipe Tech3 E-Racing en 2021. C’est une équipe formidable, les résultats parlent d’eux-mêmes, j’espère donc ajouter quelque chose à la liste positive de l’équipe. La Coupe du monde FIM Enel MotoE elle-même est une toute nouvelle aventure pour moi, une catégorie qui a certainement un bel avenir.

Et qui peut aussi favoriser le tien ?

Oui, il suffit de regarder Hector Garzo. Il est actuellement en Moto2. Il était aussi en CEV avec moi, et il était chez Tech3 en MotoE. Hervé Poncharal a une des meilleures équipes, et il me donne une belle opportunité. Je sais qu’Hervé fera tout le nécessaire pour que ce projet réussisse. Je suis content de cette aventure franco-française. Hervé Poncharal est quelqu’un de passionné, qui la le cœur sur la main, il est honnête et sincère. Il avait parlé de moi à Guyot. Il suit toujours les jeunes, avec lui j’irai n’importe où les yeux fermés.

Corentin Perolari : la fidélité avant tout

Dans ta carrière d’autres personnes ont-elles été également décisives ?

Oui. Adrien Morillas a été incontournable en 2016 lors du championnat d’Espagne et il me suit toujours. Il y a aussi Christian Boudinot qui m’a mis sur la TransFiormers en Moto2. Sans lui, jamais je n’aurais eu cette expérience et cette visibilité. Heureusement que tous ces gens sont là car il n’y a pas beaucoup de Français dans les championnats vitesse.

Comment imagines-tu le pilotage d’une MotoE ?

Effectivement, pour le moment, on ne peut que le penser car je ne suis jamais monté sur une MotoE. Elles ont grosses comme des 1 000 avec des pneus très adhérents, mais je pense que pour aller vite avec, il faut de la vitesse de passage. Or c’est exactement ce que j’ai appris avec les Moto3 et les Supersports. Il y aura le freinage et aussi le bruit quasiment absent à appréhender. Je suis impatient d’être au 2 mars à Jerez pour les tests pour découvrir enfin la moto. Nous aurons tous les mêmes. On réglera donc ça au pilotage !

T’es-tu fixé des objectifs ?

En termes de résultats aucun. Mon objectif pour ma première année dans cette catégorie est d’apprendre et de me mettre au niveau le plus vite possible afin de trouver mon chemin dans ce championnat dès que possible.

Quel serait ton mot de la fin ?

Fidélité. C’est difficile de faire confiance. Mais c’est essentiel pour moi. Ainsi, je suis avec Shark depuis mes débuts, ils ont toujours été là. Ixon continue également à me suivre.

Corentin Perolari nous mettra au courant régulièrement de sa saison électrique qu’on lui souhaite survoltée afin qu’il se retrouve enfin sous les feux des projecteurs.

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