Afin de remplir la grille MotoGP pour 2012, la
Dorna introduisit une toute nouvelle « catégorie
dans la catégorie ». Les CRT, devenues «
Open » à partir de 2013, sont des machines
composées de châssis spéciaux, adaptés à des 1000cc quatre temps
proche du Superbike. Cette époque, désormais révolue, marqua
l’histoire moderne des Grands Prix motos.
Cette épisode fait suite à la première partie, parue
hier.
Après une première année prometteuse, la formule CRT continue son
petit bonhomme de chemin. Les équipes ne changèrent quasiment pas
en comparaison avec 2012. Le titre de meilleur pilote CRT devint un
objectif important pour des marques prestigieuses comme ART
– Aprilia ou FTR Kawasaki.
Dès le début de saison, Aleix Espargaró ne se fait
pas prier. Toujours pilote de pointe d’ART, il réalise une année
fantastique. Au général, il pointe à la 11e position devant des
pilotes satellites ! Il précède par exemple Andrea
Iannone, rookie chez Ducati Pramac. Avec
pour meilleurs résultats des 8e places (quatre d’affilé), Aleix
démontra une fois de plus son immense talent d’adaptation.
Pour son coéquipier Randy de Puniet, tout est
moins rose. Alors que des tensions se font sentir en interne, il
n’arrive pas à trouver sa place aux côtés d’un Espargaró
sur-performant. Pourtant, il est normalement doté du même matériel
que l’espagnol, bien que notre Randy national termine la saison à
la 14e place, 57 points derrière son coéquipier. Son retourné
acrobatique au Mans lors du départ, finalement dû à un problème
électronique restera dans les mémoires.
Cette année fut d’ailleurs la dernière pour le natif d’Andrésy.
Après 15 années de compétition au plus haut niveau, ponctuées de
moments de grâce, Randy raccroche provisoirement le cuir. Derrière
lui, l’on retrouve le discret Danilo Petrucci à la
17e place, aujourd’hui un double vainqueur de Grands Prix.
La catégorie CRT permit de découvrir de nombreux jeunes aujourd’hui
tombés dans l’oubli. Damian Cudlin, Blake
Young, Javier del Amor et Lucas
Scassa sont autant de noms oubliés par la large communauté
des fans de MotoGP. Pourtant, eux aussi eurent leur chance de
concourir contre les meilleurs. Rien que pour cela, l’addition
d’une sous-catégorie à bas coût était une brillante idée.
En 2014, le CRT évolue et se transforme en catégorie Open. Dans les
grandes lignes, l’on retrouve l’apparition de l’unité de contrôle
électronique standardisé Magnetti Marelli – décision qui sera
appliqué à tout le plateau en 2016 – ainsi que quelques avantages
supplémentaires. Pour les usines, le nombre de moteur descend à
seulement cinq, contre douze par pilote pour les Open.
Un nouveau français fait son apparition chez Avinita
Racing (Open). Il s’agit de Mike di
Meglio, champion du monde 125cc 2008. Pourtant, c’est bel
et bien l’inévitable Aleix Espargaró qui choque la
planète entière.
Passé chez NGM Forward – Yamaha, il défie la
hiérarchie et se classe 4e lors de la manche d’ouverture. Un
véritable tour de force, sachant qu’il rend énormément de chevaux
aux top pilotes. Ses détracteurs furent d’autant plus déçu à Jerez
quand l’espagnol réalisa un nouveau coup de maître.
À la bataille avec Andrea Dovizioso pendant la
majorité de la course, il tombe finalement à la 7e place.
Assurément l’une de ses meilleures courses en carrière. Jusqu’à
maintenant… Au Pays-Bas, il laisse la planète GP
sans voix en prenant la pole position, la première de sa carrière,
devant tous les ténors.
Pourtant, il faut dire que Marc Márquez n’était
pas là pour plaisanter, lui qui venait de remporter sept courses de
rang. Pour la huitième fois consécutive, il s’impose et laisse même
penser qu’il est invincible. Espargaró pointe tout de même en
quatrième place, aidé il faut dire par des conditions climatiques
dantesques.
En route vers une saison historique, l’Espagnol ne compte pas
s’arrêter en si bon chemin. Réponse demain, même heure,
pour la dernière partie de cette saga.