Chicho Lorenzo a une idée bien arrêtée sur les conditions d’accès aux jeunes au MotoGP. Elle est aussi très simple puisque la sélection ne devrait se faire qu’à la seule lecture des résultats. Entendez par là que victoires et titres seraient les sésames, plus que l’état civil, la nationalité ou le sponsor. Ce qui permettrait, aussi, d’avoir des prétendants plus solides. Sur ce point, c’est clairement Fabio Quartararo qui est visé …
Chicho Lorenzo a accordé un entretien à motosan au cours duquel il a abordé la question de la nouvelle vague qui a déferlé sur le MotoGP ces deux dernières années. Avec, pour récente conclusion, un Joan Mir titré sur la Suzuki à l’âge de 23 ans. Mais il y a aussi eu l‘échec de Fabio Quartararo reconnu comme la conjonction de deux pannes : technique et mental.
Rebondissant sur une intervention de Marc Marquez encensant le parcours du combattant gagné dans les catégories intermédiaires, plutôt que le passage météorite, le père de Jorge Lorenzo déroule ainsi sa théorie : « je suis d’accord avec Marc sur cette question. Il devrait y avoir une « sélection naturelle » des plus rapides lorsqu’il s’agit de monter dans la catégorie MotoGP ».
Il précise : « il est clair que si on laisse seulement le champion de la catégorie précédente monter, il y aura des années où il n’y aura pas assez de renouvellement sanguin dans les catégories supérieures et ce n’est pas bon non plus. Mais au moins, il devrait être compté les victoires et le fait de vous classer parmi les trois premiers. Ils ne devraient pas monter simplement parce que leur nationalité est intéressante ou qu’ils ont des sponsors ».
Cela étant dit, Chicho Lorenzo ne jette pas la pierre aux jeunes pilotes avides de rejoindre le MotoGP : « tout le monde rêve d’arriver en MotoGP. Mais les pilotes ne fixent pas les règles qui facilitent ou entravent leur ascension. Ils ne profitent que de ce dont ils peuvent profiter, pour raccourcir le chemin et arriver le plus tôt possible ».
Chicho Lorenzo : « Joan Mir était déjà un Champion du Monde »
Certes, mais quid de Joan Mir, Champion du Monde à sa deuxième saison en MotoGP ? Chicho Lorenzo abat sa carte maitresse : « Joan était déjà un Champion du Monde et aussi incontestablement en Moto3 et cela parle déjà de sa capacité à bien gérer ses opportunités. Il savait tirer parti des cartes qu’il devait jouer à chaque course et ne faisait guère d’erreur. La Suzuki était aussi une moto très régulière, qui ne se démarquait en rien de particulier mais n’avait pas non plus d’aspects négatifs. Et les autres pilotes, ainsi que leurs motos étaient très irréguliers ».
Mais Chicho Lorenzo prévient aussi celui qui est Majorquin comme lui et comme son fils Jorge : « ces circonstances ne se reproduiront peut-être pas à l’avenir et Joan devra se réinventer et faire des pas en avant dans ses points faibles en tant que pilote s’il veut continuer à être une référence ».
Parmi les pilotes que l’in compte en MotoGP sans avoir concrétisé dans les catégories intermédiaires, on compte certes Fabio Quartararo mais aussi Jack Miller ou encore Alex Rins et Iker Lecuona. La liste n’est pas exhaustive tandis qu’en 2021, parmi les trois débutants, il y aura un Champion du monde Moto2 en titre en la personne d’Enea Bastianini, une ancien Champion du Monde de Moto3 avec Jorge Martin et Luca Marini qui est sans couronne certes, mais pas sans références …