Aki Ajo préside aux destinées de la structure éponyme Ajo Motorsport qui peut se targuer d’une position incontournable en Moto3 et Moto2. Titres et victoires ont été acquis et s’obtiennent encore sous l’égide du solide et discret finlandais qui porte haut les couleurs de KTM et de Red Bull. Des partenaires qui lui permettent d’être là où il est mais qui le contraignent aussi d’y rester. Entendez par là que le huppé Ajo Motorsport n’a jamais été vu en MotoGP. Mais à bien écouter Aki Ajo, il ne faut pas désespérer du fait que cela arrive un jour …
Aki Ajo est un patron heureux au vu du palmarès de ses troupes. Mais il y a un sentiment d’inachevé… Ainsi, ses couleurs ont porté vers le titre de champion du monde Mike di Meglio, Marc Márquez, Sandro Cortese et Brad Binder. Son équipe a remporté 96 victoires en Grand Prix et plus de 50% des 110 victoires de KTM, sans compter un total de 196 places sur le podium.
L’équipe Red Bull-KTM-Ajo a également remporté cinq succès en Grand Prix lors de la saison 2020 avec Raúl Fernandez (Moto3 / deux victoires), Tetsuta Nagashima (Moto2 / une victoire) et Jorge Martin (Moto2 / deux victoires), plus huit autres places sur le podium. Avec le triple vainqueur en Moto3 Jaume Masia (20 ans) et le talentueux Pedro Acosta de seulement 16 ans et vainqueur de la Red Bull Rookies Cup 2020, le propriétaire de l’équipe finlandaise a un autre puissant couple de pilotes Moto3 sous contrat pour 2021. En Moto2, il alignera le vainqueur du Portugal Remy Gardner et le rookie Raúl Fernandez.
L’état des lieux est pour le moins valorisant mais malgré tous ces bons résultats, on n’a jamais vu ces compétences se mesurer au MotoGP. Un manque qu’Aki Ajo se dit prêt à combler si l’occasion se présentait … « Dans le passé, j’ai certainement pensé au Championnat du Monde MotoGP », admet Ajo dans une interview accordée à Speedweek. « Cependant, je suis content du travail que nous avons fait avec les jeunes pilotes dans les deux autres catégories. Je suis satisfait de la position que nous avons acquise au sein de la structure KTM Red Bull. Il est de notre responsabilité de repérer les talents et de les développer pour des tâches et des classes supérieures. Vous passez ensuite de Moto3 à Moto2 et, espérons-le, de là à MotoGP. Nous y sommes déjà parvenus avec Miguel Oliveira et Brad Binder ».
Aki Ajo est content mais quand même ouvert à tout
« Il est important que nous préparions soigneusement les jeunes pilotes à ces étapes. C’est un travail intéressant pour moi et un grand défi que j’apprécie beaucoup. Nous sommes reconnaissants, que nos partenaires KTM et Red Bull nous ont permis de travailler avec ces jeunes talents depuis si longtemps ». Certes, mais après ces belles politesses et ces grandes précautions, il est temps de faire passer son message : « si à un moment donné nos partenaires veulent changer de position et nous proposer un nouvel emploi, je suis toujours ouvert à tout. Mais pour le moment, je suis heureux que nous supervisions un projet de jeunes talents aussi prometteur pour Moto3 et Moto2 ».
Pour l’heure, la société Ajo Motorsport se concentre sur les deux petites classes de championnat avec une quarantaine d’employés. « Nous poursuivons le travail que nous avons commencé en 2012. Nous dirigeons les équipes Red Bull KTM. Mais on ne sait jamais ce qui va se passer dans le futur ».
Pour les cinq années de 2022 à 2026, toutes les places et contrats MotoGP pour les douze équipes de 24 pilotes ont été attribués… « C’est pourquoi je ne traite pas actuellement avec la classe reine. Mais un événement imprévu peut arriver à tout moment dans ce paddock. Parfois, cela arrive très rapidement. Et je souligne : je suis content de ce que je fais ». Content certes, mais peut-être pas comblé et pourquoi pas même un peu frustré après avoir lu un Pit Beirer envisageant un temps deux autres RC16 en MotoGP, mais avec une structure de Valentino Rossi …