Yamaha, Honda et Suzuki. Le serpent à trois
têtes qui règne en maître sur les Grands Prix motos depuis les
années 1970. Les trois mastodontes se partagent le gâteau depuis
1975, à l’exception de 2007 et d’un Casey Stoner bouillant. Après
avoir classé les dix meilleurs pilotes Honda, puis
Yamaha, le temps est venu de nous intéresser au
troisième larron : Suzuki. Si son histoire est moins riche de
titres, elle est malgré tout fournie et renferme des anecdotes plus
passionnantes les unes que les autres. Ensemble, essayons de rendre
hommage à ces héros qui écrivirent l’histoire.
Cet épisode fait suite au premier, qui détaillait les critères de
sélection ainsi que les mentions honorables (trouvable
ici-même.)
N°10 : Pat Hennen
Oui, c’est bien Pat Hennen qui intègre le top 10,
au détriment d’Álex Rins et de Joan
Mir. Pourtant, ce dernier ne compte que trois saisons au
plus haut niveau. Mais quelles saisons.
L’américain était un surdoué, une sorte de génie du pilotage.
Arrivé en 500cc en 1976, il gagna rapidement la confiance des fans
et devient l’un des pilotes les plus populaires de la grille. Son
talent lui permit de figurer sur le podium dès la quatrième course
à Assen. Son histoire est indissociable de celle de Teuvo
Länsivuori, ami de Jarno Saarinen; c’est
grâce au finlandais qu’il développa un nouveau style de pilotage,
particulièrement dévastateur.
L’exercice 1976 se termine sur une troisième place au général. Pour
récompenser l’effort, Suzuki lui offre un guidon d’usine pour
l’année suivante. Dès le début de saison, il s’affirme comme l’un
des candidats au titre mondial. Malgré une victoire au Royaume-Uni,
il ne put rivaliser avec son coéquipier Barry
Sheene et Steve Baker (Yamaha).
1978 devait être son année. Mais parfois, la vie
en décide autrement. Lors des premiers ‘rounds’, il s’affirme en
tant que principal rival de Kenny Roberts, lui aussi dans une forme
olympique. Mais Hennen, en passionné, court
également au Tourist Trophy, à une époque où ce dernier n’était
plus au championnat. Imaginez seulement Joan Mir décider de courir
le TT sur sa GSX-RR !
Sur la ‘montagne’, tout se passe pour le mieux… dans un premier
temps. Au guidon de sa Suzuki, il réalise le premier tour sous la
barre des vingt minutes de toute l’histoire, avant de prendre un
trottoir. La chute fut d’une violence rare, et força le surdoué à
prendre sa retraite prématurément.
« En 1978, j’avais tout le monde sous contrôle… sauf
Pat Hennen ». Quand c’est Kenny Roberts qui dit
ça, on le croît sur parole.
N°9 : Wil Hartog
Encore un pilote gâté par la nature. Du haut de
ses 1 m 80, Wil Hartog éblouit le championnat à la
fin des années 1970. Le néerlandais fut d’ailleurs coéquipier de
Hennen en 1978. Arrivé en 1977 après avoir tout
remporté sur le plan national, le géant blanc contribua à la
domination Suzuki durant cette décennie. Il passa six ans de sa
carrière à rouler des Suz’ et plus précisément des RG500, une machine des plus
mythiques.
Sa saison 1977 fut marquée par sa victoire à Assen, devant son
propre public. Un moment grandiose, hors du temps.
Porté par la foule et par son coéquipier Barry
Sheene, il est sur le toit du monde. Le ‘géant blanc’
remporta quatre autres courses en 500cc, le tout accompagné de
nombreux podiums.
Il a pris sa retraite en 1981, mais continue à rouler avec ses
anciennes machines dans le cadre de journées dédiées ou
d’exhibitions. Un vrai passionné, qui en son temps, marqua
la catégorie.
C’est tout pour ce soir ! Demain, ce sont les places 8 et 7
qui seront dévoilées.
Photo de couverture : Smudge 9000