Cette première conférence de presse post-GP de la saison 2018 réunissait aujourd’hui Andrea Dovizioso, Marc Márquez et Valentino Rossi, à l’issue d’un Grand Prix disputé jusqu’au dernier virage.
Comme à notre habitude, nous reportons ici notre traduction de l’intégralité des propos de Valentino Rossi, sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.
En tenant compte du fait que vous étiez peut-être 10 pilotes à pouvoir monter sur le podium aujourd’hui, vous devez être très content…
Valentino Rossi : « oui, je suis d’accord. C’est une très bonne façon de commencer la saison. Pour moi, personnellement, c’est un peu différent de l’année dernière, car l’année dernière arriver sur le podium a vraiment été une surprise. Je ne m’y attendais pas après avoir souffert au warm up. Cette fois, je savais que je pouvais faire une bonne course. Mais après, le problème était que les 10 premiers pilotes avaient un rythme de course très similaire, donc vous devez attendre la course pour savoir si c’est suffisant pour faire un podium. Je suis aussi heureux parce que durant la dernière période, les pilotes les plus forts et les plus rapides en piste étaient Dovizioso et Márquez, donc rester avec eux jusqu’à la fin est une bonne façon de débuter. Je suis satisfait parce que quand Dovi est passé en tête, je savais qu’ils allaient pouvoir changer de rythme. Et ce moment a été le moment clé pour le podium pour moi, car je devais passer Zarco et donner le maximum pour essayer de m’échapper avec eux. Je savais qu’il y avait quelques endroits du circuit où j’étais rapide. Donc au final, finir sur le podium est une très bonne façon de commencer. »
Quand vous avez essayé de doubler Zarco la première fois, cela a-t-il été le moment clé qui vous a ensuite empêché de vous battre avec Dovizioso et Márquez ?
« Je pense que j’ai très bien piloté durant toute la course, car je suis parti de la 3e ligne mais j’ai pu gagner beaucoup de positions durant le premier tour. Mais j’ai fait une erreur avec Zarco. C’était une erreur car je ne voulais pas doubler, mais quand vous allez très vite et que vous êtes proche, l’aspiration fait qu’il est difficile de contrôler le freinage, et nous sommes tous les 2 partis au large. À ce moment, Márquez a doublé, puis Dovi a doublé. J’ai essayé de me battre avec Dovi mais à ce moment, tous les loups derrière… (geste pour l’attraper) (rires). Ils voulaient m’arracher le bras, comme ça (rires) et nous sommes entrés dans le virage avec Petrucci peut-être 20 km/h plus vite pour essayer de ne pas trop perdre. Je savais que je pouvais avoir le rythme donc je ne voulais pas perdre trop de temps. Sans cette erreur, j’aurais pu davantage me battre avec eux, c’est possible, oui. Mais je ne sais pas si j’aurais pu gagner. »
What's it like when you're fighting for the lead with 6 or 7 of the best #MotoGP riders in the world? @ValeYellow46 explains… 🐺 pic.twitter.com/HlO08EAkP2
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) March 20, 2018
Qu’avez-vous pensé en voyant l’attaque de Marc sur Dovi ?
« Avant tout, quand Dovi roulait en petit 1’55, j’ai essayé de partir avec eux pour le podium. Puis j’ai vu que mon avantage sur Zarco, puis sur Crutchlow, augmentait, car ils ne pouvait pas aller aussi vite. Donc le podium était OK. Mais après, ma 2e idée était de rester aussi proche que possible car je savais que Márquez allait essayer dans le dernier virage. Et s’ils étaient partis au large… mais quoi qu’il en soit, j’étais trop loin, et ils n’ont pas trop perdu de temps. C’était un bon spectacle, vu de derrière, oui. »
Vous étiez très rapide ce soir, tout comme Maverick. Cela veut-il dire que vous avez solutionné quelque chose sur la moto avec l’électronique, ou est-ce simplement le tracé de ce circuit ?
« Pendant la qualification, je n’étais pas très satisfait de l’équilibre car nous avions essayé certaines modifications pour économiser le pneu avant. Et oui, nous pouvions économiser le pneu avant, mais nous perdions de la vitesse. Donc aujourd’hui j’ai dit « on essaye tout pour aller vite ». Et après, si le pneu résiste, il résiste, sinon, ciao ! Nous avons fait un bon pas en avant. Ce matin nous avons amélioré la motricité en sortie de virage, donc je pense que nous travaillons également bien avec l’électronique. Oui. Mais vous savez, le bien et le moins bien, c’est que d’une piste à l’autre, les différences d’équilibre de la moto seront également grandes cette année. Donc personne sait ce qui se passera en Argentine. »
Habituellement, vous choisissez un pneu avant dur. Aujourd’hui, un médium. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?
« Selon moi, avec les pneus Michelin, la moto est aujourd’hui plus importante que le pilote. Dani et Marc ont mis le dur car c’est le meilleur pour les Honda. Toutes les Yamaha ont choisi le médium car c’est le meilleur pneu pour nos motos. Donc cela dépend plus du constructeur que du style de pilotage. Ici. Peut-être que la prochaine fois ce sera différent. J’ai beaucoup essayé le dur, mais j’étais trop lent. »
Vous rappelez-vous votre premier Grand Prix en MotoGP, et si oui, qu’est-ce qui a été le plus difficile pour vous dans cette catégorie ?
« Ma première course a été en Afrique du Sud en 500 cm³. J’en ai un bon souvenir parce que je suis plutôt mal parti, mais ensuite j’ai fait le tour le plus rapide en course avec la Honda 500 cm³ 2-temps. Et je suis arrivé sur le groupe de devant et je me suis dit « mais pourquoi vont-ils si lentement ? ». Et j’ai chuté (rires) ! Donc à partir de ce moment, j’ai compris que peut-être avec l’expérience ils avaient la bonne vitesse et que j’allais un peu trop vite. »
Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans cette première course ?
« Pour moi, cela a été de gérer la puissance à l’accélération. Il y en avait beaucoup plus qu’en 250 cm³. Mais également, de comprendre la limite de l’avant car la moto était beaucoup plus lourde. C’était donc difficile de comprendre à quel point vous pouviez attaquer. »
Considérez-vous cette 3e place comme une réponse à tous ceux qui ont émis des doutes à cause de votre âge quand vous avez renouvelé pour 2 ans votre contrat avec Yamaha ?
« Vous savez, dans notre sport comme dans les autres sports, il y a seulement une chose qui est importante : les résultats. Vous pouvez parler énormément, mais au final la seule chose importante est ce qui se passe sur la piste. Je ne cours pas pour démontrer aux gens que je ne suis pas vieux, je cours pour me prouver que je peux rester au sommet (rires). Et je pense que c’est la bonne façon de faire. »
MotoGP #QatarGP Losail J.3: Classement
1 | 4 | Andrea DOVIZIOSO | Ducati | 42’34.654 |
2 | 93 | Marc MARQUEZ | Honda | +0.027 |
3 | 46 | Valentino ROSSI | Yamaha | +0.797 |
4 | 35 | Cal CRUTCHLOW | Honda | +2.881 |
5 | 9 | Danilo PETRUCCI | Ducati | +3.821 |
6 | 25 | Maverick VIÑALES | Yamaha | +3.888 |
7 | 26 | Dani PEDROSA | Honda | +4.621 |
8 | 5 | Johann ZARCO | Yamaha | +7.112 |
9 | 29 | Andrea IANNONE | Suzuki | +12.957 |
10 | 43 | Jack MILLER | Ducati | +14.594 |
11 | 53 | Tito RABAT | Ducati | +15.181 |
12 | 21 | Franco MORBIDELLI | Honda | +16.274 |
13 | 19 | Alvaro BAUTISTA | Ducati | +19.788 |
14 | 55 | Hafizh SYAHRIN | Yamaha | +20.299 |
15 | 17 | Karel ABRAHAM | Ducati | +23.287 |
16 | 12 | Thomas LUTHI | Honda | +24.189 |
17 | 30 | Takaaki NAKAGAMI | Honda | +24.554 |
18 | 38 | Bradley SMITH | KTM | +31.704 |
19 | 41 | Aleix ESPARGARO | Aprilia | +34.712 |
20 | 45 | Scott REDDING | Aprilia | +37.641 |
21 | 10 | Xavier SIMEON | Ducati | +46.706 |
Non classés | ||||
44 | Pol ESPARGARO | KTM | 7 Tours | |
42 | Alex RINS | Suzuki | 10 Tours | |
99 | Jorge LORENZO | Ducati | 10 Tours |
Crédit photo: MotoGP.com