De Diana Tamantini / Corsedimoto.com
Speed Up, le nom d’une marque présente en Moto2 depuis que celle-ci a remplacé la catégorie 250cc. Connaissez-vous l’histoire de cette entreprise italienne ? Nous vous la racontons.
Le nom actuel de la catégorie intermédiaire, aujourd’hui la Moto2, a maintenant dix ans. Tout au long de cette longue période, un seul fabricant italien de châssis a été présent depuis le début de cette nouvelle catégorie (2010) jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit de Speed Up, une entreprise de Vénétie fondée la même année que la catégorie. Il est devenu l’un des fabricants historiques de celle-ci, atteignant même le chiffre de huit motos sur la piste au cours de l’une des saisons passées. En cette année 2020, nous en avions quatre, compte tenu de la fourniture à l’équipe Aspar. Mais quelle est son histoire ? Nous vous la narrons.
Son fondateur
Tout a commencé, comme nous l’avons dit, en 2010. L’idée est venue
de Luca
Boscoscuro, un ancien pilote de Vénétie, né en 1971,
qui a participé au championnat du monde 250cc de 1995 à 2001. En
tout, il a participé à 90 courses avec une 10e place en championnat
du monde comme meilleur résultat en 1996, année où il a remporté
l’IRTA CUP, le championnat du monde pour les équipes privées (avec
la Scuderia AGV sur une Aprilia). Dans son palmarès, on se souvient
également du titre de la catégorie européenne remporté en 1995.
Après avoir raccroché son casque, il est resté dans le monde de la
course, mais avec d’autres activités. En 2002, il est devenu
directeur sportif de Gilera et Derbi, tandis que de 2006 à 2009, il
a été le team manager de Gilera. Sa plus grande satisfaction est
survenue en 2008, lorsque Marco Simoncelli a
remporté le championnat du monde de la catégorie 250cc. Après avoir
quitté cette fonction, il a commencé à travailler sur son
projet.
En Moto2 dès le départ
En 2010, la catégorie intermédiaire a changé de nom, et pas
seulement. Adieu à la 2T de 250 cm³, bienvenue plutôt à une 4T de
600 cm³ dont le moteur est fourni par Honda, avant d’utiliser
finalement en 2019 l’actuel Triumph 3 cylindres de 765 cm³. De
nombreux fabricants se sont immédiatement lancés dans cette
nouvelle catégorie, avant malheureusement d’abandonner
progressivement par la suite. Celui qui résiste encore, c’est
précisément Speed Up (le seul qui reste toujours présent depuis le
début avec Kalex). Les débuts ont eu lieu lors de cette toute
première année de la nouvelle catégorie Moto2 : une année mémorable
grâce à Andrea Iannone, qui a inscrit trois
victoires, huit podiums, cinq pole positions et six tours les plus
rapides en course, pour terminer à la troisième place mondiale en
fin d’année. Et n’oublions pas son coéquipier, le seul vainqueur
hongrois, Gábor Talmácsi, auteur d’une 3e place au
côté de son coéquipier vainqueur. Speed Up a été la seule équipe
cette année-là à placer ses deux pilotes sur le podium dans la même
course, à Aragón.
En 2011, avec un châssis FTR M211, ça ne se passe pas aussi bien : les pilotes sont Valentin Debise et le jeune et prometteur Pol Espargaró, ce dernier étant le seul à monter sur le podium, à deux reprises. Il a également réalisé un tour le plus rapide en course.
Depuis 2012, l’équipe Speed Up est 100%
italienne
Deux saisons après ses débuts en Championnat du monde, Luca
Boscoscuro s’associe à Eros Braconi. C’est ainsi qu’est née la
Speed Up Factory et à partir de ce moment, même le
cadre de la moto est fabriqué en interne. Un projet qui devient
alors totalement italien, une réalité faite de passion et de
technologie, dont le premier fruit est la Speed Up SF12. Dans
l’équipe officielle, elle a été confiée à Mike Di
Meglio, remplacé plus tard en course par Alessandro
Andreozzi (tous deux sans résultats significatifs), tandis que chez
Speed Master, il y en avait une autre pour Andrea
Iannone. Ce dernier a remporté deux victoires et trois
autres podiums, ainsi que la troisième place au classement du
championnat.
Au cours de l’année, le QMMF Racing Team a également fait confiance au constructeur italien, quittant Moriwaki en début de la saison et renouvelant sa confiance à l’artisan transalpin pour les années suivantes. En 2013, il n’y a pas d’équipe officielle, mais c’est l’année de pointe pour l’équipe, avec huit SF13 en piste grâce à des accords avec Forward Racing et AGR. Cependant, un seul podium est obtenu, une deuxième place obtenue par Simone Corsi en Allemagne.
2014 à 2018
L’année suivante, trois Speed Up sont en piste, une pour
Sam Lowes dans l’équipe officielle, plus deux pour
Anthony West et Roman Ramos chez
QMMF. C’est l’Australien qui apporte un succès historique au GP des
Pays-Bas.
Un partenariat avec l’équipe qatarie qui se poursuivra jusqu’au GP à domicile de l’équipe en 2017. Mais allons-y dans l’ordre. En 2015, Speed Up, avec Sam Lowes, parvient à suivre Kalex, en remportant une victoire, cinq podiums au total, trois pole positions et un tour le plus rapide en course. Des résultats qui permettent à l’entreprise italienne de terminer pour la première fois à la deuxième place en tant que fabricant, un classement qu’elle répétera également en 2016 malgré l’absence de victoires, en comptant les trois podiums de Simone Corsi et du porte-drapeau de la QMMF, Julián Simón.
En 2017, deux SF17 sont en piste pour toute la saison, pilotées par quatre pilotes à cause de blessures et de changements. Même chose en 2018, mais avec la SF18H, c’est le retour à la victoire. En Catalogne, Fabio Quartararo s’en charge, pour son premier succès en championnat du monde. Pour le Français, ce sont également deux autres podiums, une pole et un tour rapide.
A partir de 2019 avec Triumph
Il s’agit du plus grand changement de ces dernières années : adieu
au moteur Honda, Triumph arrive avec son trois cylindres en ligne
de 765 cm³. Speed Up conçoit la SF19T, confiée à Fabio Di
Giannantonio et Jorge Navarro. On
n’enregistre pas de victoire, mais l’Espagnol obtient huit podiums,
quatre pole positions et deux tours plus rapides en course, ce qui
lui vaut la quatrième place du championnat. Pour l’Italien, qui
vient d’arriver dans la catégorie en tant que vice-champion Moto3,
ce sont deux podiums, une pole et d’autres places solides qui lui
permettent de s’assurer du titre de Rookie of the Year.
En 2020, l’équipe est de retour avec le même duo, mais avec l’ajout d’Arón Canet et de Hafizh Syahrin dans l’équipe Aspar, également sur Speed Up. Pour l’artisan italien, Fabio Di Giannantonio obtient deux podiums, plus une pole position acquise grâce au rookie espagnol, meilleur rookie de l’année au terme de cette saison 2020 compliquée. En 2021, l’équipe repartira avec quatre SF20T et deux équipes à moitié revues : dans l’équipe officielle, Jorge Navarro reste tandis que Yari Montella, champion d’Europe Moto2 avec la société de Vicence, arrive. Du côté Aspar, on confirme Arón Canet, qui sera rejoint par le champion du monde Moto3 Albert Arenas.
En dehors du Mondial
Speed Up est également présent dans le championnat italien de
vitesse et le CEV. Commençons par le premier : de 2016 à 2018, elle
est présente en tant que constructeur dans le cadre de la PreMoto3
250 4T, s’assurant le titre dès le début avec 12 succès. Dans la
dernière année de la catégorie, elle a fêté le titre avec le
Néerlandais Colin Veijer. En 2019, l’équipe passe
en Moto3 en tant que Speed Up Junior Team, toujours avec le même
pilote, et enregistre quelques podiums.
Depuis 2018, on retrouve la société vénitienne dans le CEV Moto2 : les débuts se font avec Tommaso Marcon, 4e et meilleur rookie avec trois podiums, plus une wildcard en mondial. En 2019, la structure se renforce, en confirmant le pilote vénitien et en lui adjoignant Yari Montella : trois podiums supplémentaires pour le premier (et une autre wildcard, mais avec NTS RW Racing GP), un pour le rookie, le seul reconfirmé pour l’année 2020. Une saison exceptionnelle avec huit victoires et deux podiums supplémentaires (un seul résultat blanc à cause d’une chute dans le tour de chauffe), ce qui lui permet d’être consacré champion d’Europe de la catégorie.
Speed Up le promeut ensuite en championnat du monde Moto2 pour 2021.
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