Le Japon est sans conteste l’un des plus grands pays de moto sur
le globe. Un nombre incalculable de pilotes nés sur l’archipel ont
gagné dans toutes les catégories, y compris en vitesse. Il est venu
le temps de dresser un petit classement afin de se ressasser des
bons souvenirs et surtout rendre hommage à une culture, des
personnalités à part.
La première partie contenant les mentions honorables ainsi que les
places 10 et 9 peut être retrouvée
ici-même.
N°8 : Haruchika Aoki
Si Takuma Aoki ne fut pas retenu parmi les 10 plus
grands, son frère Haruchika est bel et bien de la partie. Le plus
jeune des trois eut une carrière courte, de seulement neuf saisons,
mais particulièrement brillante. Il est, comme beaucoup d’autres de
ses compatriotes, un pur produit Honda et c’est la
marque ailée qui le propulsa en Grands Prix en 1993. Dans la plus
petite des catégories, il réussit à faire son trou et scora un
podium dès sa deuxième année.
Il remporta le titre 125cc les deux titres suivants avec la
manière. Garder sa couronne dans les petites catégories est
extrêmement compliqué et un exploit en soi : les jeunes explosent
du jour au lendemain et le nombre de pilotes jouant la gagne est
important. Après un passage en 250cc timide, il rejoignit la
catégorie reine en 1999. Malgré des débuts honnêtes, il se
montra fort au sein du peloton et manqua même de remporter le Grand
Prix d’Italie 2001.
Tout ces éléments font atterrir Haruchika Aoki en huitième place de
ce classement. Difficile de monter plus haut sans d’autres succès
en 250cc ou en 500cc.
N°7 : Nobuatsu Aoki
Un frère peut en cacher un autre ! Le plus
connu de la fratrie se place en septième position, ce qui rend cet
épisode complètement dédié à la famille Aoki. Certes, il ne connut
qu’une seule victoire en Grands Prix durant sa carrière, à
l’occasion du Grand Prix de Malaisie 1993, disputé sur le tracé de
Shah Alam. Mais contrairement à Haruchika, la majorité de sa
carrière fut portée sur la 500cc et l’aîné était un candidat
régulier au podium chez les grands.
Après nombre d’années infructueuses en petites catégories depuis
1990, il décida de s’engager avec Rheos-ELF Honda pour combattre
les meilleurs pilotes du monde. L’exercice 1997 fut son plus beau
et de loin. Auteur de quatre podiums, il s’empare de la troisième
place du championnat derrière Mick Doohan et un autre japonais sur
qui nous nous concentrerons un peu plus tard.
Hormis ses deux abandons en France et en Australie, il ne
termine jamais hors du top 5. Une régularité à toute
épreuve qui porte ses fruits quand l’heure de l’addition sonne.
Malheureusement, cette incroyable saison rookie ne déboucha sur
rien de concret. Le passage chez Suzuki pour l’année suivante brisa
tout espoir de titre. Aucun podium et une neuvième place au
général : pas grand-chose à se mettre sous la dent.
D’ailleurs, Nobuatsu ne monta plus jamais sur le
podium. Une terrible désillusion pour ce passionné, qui comptait
encore une apparition par an jusqu’au Grand Prix de Malaisie 2008,
venu rendre visite à ces anciens copains de chez Suzuki. Difficile
de glaner une place plus élevée que septième pour ce prodige qui ne
confirma jamais.
Cette famille a part marqua l’histoire des courses moto : des
pilotes au grand cœur et l’accomplissement d’un exploit fou à
Suzuka en 1995. En 125cc, Haruchika remporte la
course et s’envole vers son premier titre de champion du monde.
Quelques instants plus tard, c’est le plus âgé des trois,
Nobuatsu qui monte sur la boîte en 250cc.
Finalement, Takuma grimpe lui aussi sur le podium
en 500cc. Ce dernier était peut-être le plus talentueux des trois,
mais un grave accident le paralysa en 1998. Le
« triplé familial » est un événement unique dans
l’histoire et n’est pas prêt d’être réitéré.
Un volet particulier qui laissera place, dès demain, à la
révélation des places 6 et 5.
Photo de couverture : Rikita