Le Japon est sans conteste l’un des plus grands pays de moto sur le globe. Un nombre incalculable de pilotes nés sur l’archipel ont triomphé dans toutes les catégories, y compris en vitesse. Il est venu le temps de dresser un petit classement, afin de se ressasser des bons souvenirs et surtout rendre hommage à une culture, des personnalités à part.
Comme tout top 10, il s’agit d’abord de dresser les critères. Le talent intrinsèque est pris en compte au même titre que la vitesse pure, mais n’est pas le facteur le plus important pour la sélection. Comme avec le top 10 des pilotes français ou des pilotes Honda , il s’agit plutôt de la ‘grandeur’, de la marque qu’un pilote laissa dans le monde des Grands Prix.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, intéressons-nous aux mentions honorables : ces pilotes qui n’ont pas pu prétendre au top 10 mais qui n’en étaient pas loin. Tout d’abord, Noriyuki Haga. Il est sans conteste l’un des meilleurs japonais de tous les temps mais se concentra plutôt sur le Superbike tout au long de sa carrière, quatre fois troisième du championnat et triple vice-champion. Notons tout de même son unique podium en carrière, réalisé lors de sa toute première course, à Suzuka en 1998.
Hiroshi Aoyama, au même titre que Youichi Ui, furent de grands spécialistes des petites catégories. Le premier fut d’ailleurs titré champion du monde 250cc 2009, ce que ne réussit pas à faire le second, double vice-champion du monde 2000 et 2001 en 125cc. Deux pilotes magnifiques et mémorables qui ne peuvent malheureusement pas faire leur entrée dans le top 10.
Le précurseur, Naomi Taniguchi, ne fait pas partie des 10 sélectionnés. Il est pourtant le premier japonais a avoir foulé les circuits du mondial, engagé par Honda au Tourist Trophy 1959. Impossible d’omettre Shoya Tomizawa, lui qui était promis a un avenir radieux avant sa tragique disparition au Grand Prix de San Marin 2010. Succinctement, citons également Katsuyuki Nakasuga, Makoto Tamada, Shinya Nakano, Noboru Ueda, Takaaki Nakagami ainsi que Takuma Aoki, issu d’une famille dont nous reparlerons peut-être. Tous les citer serait impossible : passons donc au classement avec les places n°10 et n°9.
N°10 : Kazuto Sakata
Certes, il n’est pas le plus connu des japonais. Certains cités précédemment sont même bien plus réputés que lui mais, pourtant, le palmarès tend à dire le contraire. Arrivé en mondial en 1991, il fait partie de cette génération dorée évoluant dans les petites catégories. La 125cc lui réussit rapidement : en 1993, il réalise l’une des saisons les plus ahurissantes de l’histoire… pour terminer deuxième. Cette année, il ne termina qu’une seule fois troisième et ne remporta que deux courses. Certes, il abandonna en Catalogne. Toutes les autres manches de la saison ont été terminées en deuxième place.
Dix deuxièmes places en quatorze courses (!). L’allemand Dirk Raudies, lui aussi oublié, était imprenable. Sakata remporta le titre l’année suivante, soit une belle preuve de volonté et de détermination. Il se permit même de reconquérir le titre en 1998 avant de prendre sa retraite sportive l’année suivante. Une carrière courte mais dense qui lui offre une place bien méritée dans ce top 10.
N°9 : Tetsuya Harada
Bien plus connu que son compatriote mentionné précédemment, la carrière de Tetsuya est très différente. Longue de 12 années, il connut la 125cc mais fut titré en quart-de-litre sur l’exercice 1993. Harada était un pilote Yamaha dans l’âme et dans le cœur. Le programme 250cc de la firme dépendait énormément de ce dernier, qui devint par le fait l’un des meilleurs spécialistes de la catégorie.
Le passage chez Aprilia en 1997 fut déterminant pour la suite de sa carrière. Tout d’abord, il ne s’arrêta pas de gagner – il dénombre 14 succès en catégorie intermédiaire – et passa même en 500cc chez les Italiens. Ces derniers n’avaient pas la moto la plus compétitive, mais Harada effectua une saison 1999 honorable avec deux podiums à la clé. Son titre en 250cc et son expérience chez les grands lui permettent de passer devant Sakata, mais le manque de succès global et la courte carrière en 500cc ne peuvent le faire monter plus haut dans le classement.
C’est tout. Pour le moment ! Rendez-vous demain pour la suite de ce classement, où les places 8 et 7 seront dévoilées.
Photo de couverture : Dali3 abd.