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En ce vendredi 20 novembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autodrome de l’Algarve à Portimão au terme de la première journée du Grand Prix du Portugal.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Johann Zarco : « Très heureux ! Une bonne journée ! Avant tout, un très bon feeling avec le pneu tendre. J’ai fait de très bons tours. Bien sûr, avec des gars devant vous sur ce nouveau circuit, cela vous aide en donner un peu plus. Quand vous voyez pas le virage, si vous avez quelqu’un devant, cela vous donne plus de références et vous pouvez alors vraiment faire de bonnes choses. »
« Depuis ce matin, l’adaptation à la piste n’a pas été mauvaise et je pense que nous avons fait un très bon travail avec le team car à la fin de la séance de ce matin, je n’étais pas heureux car la moto était très difficile à contrôler. Et cet après-midi, nous avons fait quelques progrès mais je pense que c’est lors des 20 dernières minutes que nous avons le plus progressé. Pas seulement à cause des pneus, mais également grâce aux réglages, et je suis très heureux que nous ayons eu le temps d’essayer différentes choses pour améliorer ce feeling. Puis, avec avec le pneu tendre, cela a été encore mieux. Je suis donc heureux de cette journée et c’est chouette de mener le classement le vendredi sur une nouvelle piste. Demain, je pense qu’il faudra quoi qu’il en soit progresser car cela va être en petit 39 avec peut-être quelques gars en 38 pour se qualifier directement en Q2. C’est l’objectif pour demain, ainsi que de trouver une moto plus confortable pour obtenir la régularité, car quand je me sens à l’aise avec une moto stable, alors je peux vraiment profiter davantage et ne pas souffrir des dénivelés et des quelques bosses. J’espère donc trouver ça demain. »

C’est votre dernier weekend avec Avintia. Est-ce émouvant et pouvez-vous tirer un petit bilan de cette saison ?

« Simplement bien finir les dernières courses est important, principalement pour aller de l’avant et bien préparer la saison 2021. Mais il est vrai que mener le classement vendredi apporte une vraie joie à l’équipe, alors qu’il y a un an, j’avais quelques doutes à leur sujet. Quoi qu’il en soit, durant cette saison, à partir du test en Malaisie, j’ai immédiatement compris que les choses allaient très bien se passer. Mes doutes n’avaient rien à voir avec les mécaniciens et il s’agissait plus du contrôle de la situation, mais Ducati a dit « nous sommes là et nous nous assurerons que tout se passera bien ». Il est donc vrai que bien terminer sera chouette pour tous mes mécaniciens, qui travaillent très bien, et cela renforcera encore la relation avec Ducati pour préparer l’année prochaine. »

Pouvez-vous nous décrire ce que vous ressentez en pilotant une MotoGP sur ce circuit si vallonné ?

« Les premiers tours, c’est compliqué, et les wheelings sont le pire moment car la moto n’est pas très bien réglée et vous n’avez pas les références pour savoir où fermer les gaz, ou où vous pouvez utiliser le frein arrière pour faire redescendre la moto. Les premiers tours ce matin ont donc été les plus difficiles, puis, quand vous pouvez régler la moto et avoir des références sur la piste, le plaisir arrive : vous sentez que vous avez une moto forte mais vous sentez que vous pouvez la contrôler ! C’est vraiment bien ! Ces MotoGP sont vraiment toujours fantastiques, et les choses que vous pouvez faire quand il y a beaucoup d’adhérence, comme c’est le cas ici grâce au nouveau revêtement, vous permettent d’attaquer à certains endroits au freinage et avoir la possibilité de déjà être sous les 1’40. C’est déjà une belle sensation, mais clairement, quand vous avez les deux roues au sol, c’est le moment où vous avez le plus de plaisir. »

À quel point sera importante la qualification, au regard d’une éventuelle difficulté à doubler ?

« Le niveau de la catégorie rend la qualification très importante. Si je peux être compétitif demain de la même manière et me battre pour la pole position, ce serait parfait pour débuter la course de dimanche et penser au podium. Mais je dirais que si vous vous sentez bien, et même si vous êtes sur la deuxième ligne, il est possible de doubler. Je ne dirais pas doubler au freinage car c’est le plus difficile au virage #1 et #5 à cause des descentes : si vous freinez juste un peu plus tard, vous partez tout droit. Mais il y a d’autres virages, comme le #11 ou le #13, où je pense qu’il est possible de doubler, donc ça fait au moins deux endroits où c’est possible. Mais j’espère que je resterai devant. »

À quel point le test d’octobre t’a-t-il aidé ?

« Ça aide énormément ! comme je l’ai dit hier, en moins de 15 tours ça te permet déjà d’être dans une zone intéressante pour commencer à travailler, et clairement, sur tout ce circuit où il y a beaucoup de virages aveugles, je n’aurais jamais pu commencer comme ça si je n’avais pas connu la piste. Mais c’est pareil pour tout le monde, et par exemple Bradl a été très compétitif aujourd’hui car il a fait les tests en même temps que moi, mais sur une MotoGP, donc on voit bien qu’il a un petit truc en plus, plus rapidement. Mais oui, c’était indispensable de venir, ne serait-ce que faire qu’une journée, pour faire l’apprentissage de la piste et pouvoir tout de suite rouler à bonne allure. »

Tu n’aurais pas fait une grosse glisse de l’avant dans le dernier virage de ton tour chrono ?

« Non, mais le dernier virage, on perd souvent l’arrière, et à mon avis, si on arrive à progresser là-dessus, on gagnera en constance, parce que quand tu commences à perdre de l’adhérence dans un grand virage, tu perds encore plus de temps. Et répété pendant 20 tours d’affilée, ça devient un peu un point clé. Mais non, je pense que je n’ai pas encore poussé jusqu’à perdre l’avant au dernier virage et je vais éviter (rires). »

Quelle est la partie du circuit qui est la plus technique ?

« Le premier virage ! Moi j’ai du mal à freiner tard et c’est d’ailleurs pour ça que ce n’est pas une très bonne vitesse de pointe, puisque le capteur de vitesse est là où tu freines : si tu freines un peu tôt, tu passes à 310 au lieu de passer à 320. Là, je sais que je ne suis pas à l’aise parce qu’on arrive à 320, et comme ça descend, ça te pousse la moto et j’ai du mal. Ensuite, ce qui n’est pas facile physiquement, c’est quand même entre le #8 et le #9, cette bosse où tu montes et tu redescends. Ce n’est pas simple de garder la moto collée au sol et tu sens très vite que dès que ça se soulève, tu perds du temps. »

Tu as l’air de te faire plaisir…

« Oui, j’aime bien la piste ! J’aime bien la piste. Je pense ça permet aussi de voir comment rapidement régler une moto, et on a bien bossé cet après-midi. On a passé beaucoup de caps pendant les dernières 20 minutes qui, j’espère, vont me servir comme infos pour tout l’hiver. »

Que penses-tu pouvoir faire ce weekend, au vu de cette première journée ?

« La vitesse, elle est là, la constance, pas encore ! Parce qu’il y a toujours un manque d’aisance sur la moto. Mais je vais tout faire pour trouver l’aisance. Si je trouve l’aisance, je peux avoir un autre podium. »

Sur le papier, ce n’est pourtant pas un circuit taillé pour les Ducati…

« Je crois qu’on m’a dit qu’il y avait les 6 marques aux 6 premières places ? Je pensais que les Yamaha et les Suzuki allaient être vraiment plus fortes, mais j’ai l’impression que le fait que la piste ait beaucoup de grip, ça permet à tout le monde de bien s’en sortir. »

Classement FP2 du Grand Prix du Portugal MotoGP sur l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão :

Crédit photo et classement : MotoGP.com

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