L’affaire Yamaha, qui a triché en enfreignant la réglementation sur le moteur en intervenant sur ce dernier pour régler un problème de fiabilité, continue à faire des vagues dans le paddock. Des pilotes ont exprimé leur étonnement, voire leur incompréhension sur le fait que les points marqués par les pilotes avec une moto illégale aient été sanctuarisés, au contraire de ceux marqués par le constructeur. L’ignorance de ces derniers ont été argués, mais il a clairement battu en brèche par Alex Marquez. Chez les constructeurs, la situation émeut également…
Il reste trois Grands Prix, dont celui de ce week-end à Valence, et le championnat est secoué par une affaire Yamaha qui a tout simplement triché. Dans une course au titre où six pilotes sont encore en 32 points, c’est une affaire grave, et elle a pris une nouvelle ampleur avec la préservation du capital points des pilotes Yamaha au classement général, tandis que le constructeur perdait les siens.
La question qui se pose à présent immanquablement est celle de savoir si un titre mondial peut être légitime pour un pilote Yamaha sachant qu’il aura scoré avec une moto illégale. Pour la marque qui est la première concernée, soit Suzuki, qui est celle du leader actuel du classement, en l’occurrence Joan Mir, on se veut bon prince : « cela aurait jeté une ombre sur ce championnat », a ainsi déclaré le directeur de l’équipe Suzuki Davide Brivio sur ‘MotoGP.com’. « Si vous aviez puni un pilote, cela aurait été : » Ah, c’est à cause de la disqualification. » Cette phrase aurait jeté une ombre sur la saison des pilotes ».
Davide Brivio confirme ainsi sa vision romantique de la course qu’il revendique et qu’il a déjà mis en avant en refusant l’idée de consignes entre Mir et Rins : « ils ont marqué beaucoup de points, des points importants, dans les courses où les moteurs n’étaient manifestement pas à la hauteur des règles » constate tout de même Brivio qui n’est pas dupe pour autant.
Les pilotes Yamaha roulaient sur des motos illégales
« C’est une décision difficile. Nous respectons la décision. Nous sommes heureux de pouvoir nous battre sur la piste », a cependant ajouté Brivio qui termine. « Je suis content de la décision que la situation des pilotes reste inchangée. Je ne veux pas qu’il y ait d’ombre ».
Chez Ducati, en revanche, on est plus pragmatique. La marque ne déposera pas non plus de recours contre le jugement. Le directeur sportif Paolo Ciabatti s’est exprimé sur « Sky » à propos du verdict : « lors de la réunion MSMA, les fabricants ont convenu que les sanctions pour l’équipe et le fabricant étaient le minimum. En fin de compte, les commissaires ont décidé qu’ils devraient emprunter cette voie. Nous acceptons cela ».
« Mais il est clair aussi que c’est un peu étrange car, à notre avis, le pilote, l’équipe et le constructeur font l’objet d’une pénalité en cas d’irrégularités. Dans ce cas, la décision a été prise de ne pas sanctionner les pilotes », note l’Italien qui prévient : « on peut comprendre la raison de cette décision Les commissaires FIM ont pensé que c’était une erreur de Yamaha et c’est pourquoi ils ont pris cette décision. C’est un précédent dangereux car ils roulaient sur des motos qui ne respectaient pas les règles ». L’avenir dira si ce verdict aura été magnanime ou une dangereuse jurisprudence donnant le feu vert aux constructeurs de détourner les règles en prenant le risque d’une sanction acceptable…