Les pilotes MotoGP ayant atteint le podium, Jorge Lorenzo, Marc Marquez et Andrea Iannone, étaient conviés à cette conférence de presse post-course du Grand Prix d’Italie 2016.
Afin d’éviter toute interprétation journalistique abusive, nous
vous proposons ici une traduction « brute » de
l’intégralité des propos de Jorge Lorenzo.
Celle-ci étant particulièrement longue à lire, nous publierons la
deuxième partie demain midi.
Quelle journée, quelle course, et quel final…
« Durant le warm up, ça allait mieux car nous avons fait
quelques changements dans les réglages de la moto qui ont amélioré
légèrement mon feeling, ne particulier au freinage mais aussi dans
les virages où j’avais un peu plus d’adhérence. Malheureusement,
après la course des Moto2, j’ai vu que le revêtement était un peu
plus glissant, donc le rythme n’était pas très élevé.
Mais j’ai eu la chance de faire un bon départ, de mener la course
dès le premier tour et de prendre mon rythme. Je ne m’attendais pas
à ce que Marc soit si fort et si régulier. Avec lui derrière, j’ai
essayé de m’échapper et j’ai dépensé beaucoup d’énergie physique et
finalement, dans la dernière partie de course, je n’avais plus
beaucoup d’énergie et c’est pourquoi j’ai pensé que peut-être
il pouvait me doubler, car il avait plus d’énergie en restant
derrière moi, et peut-être que je ne pourrai pas gagner. Donc quand
il m’a doublé dans le dernier tour, je me suis dit « ok, reste
derrière lui et vois ce qui se passe. Il fera peut-être une erreur
et tu en prendras avantage ».
Donc j’étais derrière et, quand nous sommes arrivés à la dernière
chicane, il m’est revenu en tête le souvenir de 2005, quand j’y
avais doublé De Angelis en 250cc. Donc j’ai eu cette idée folle de
faire la même chose et je me suis dit « pourquoi ne pas
essayer? ». J’ai donc mis beaucoup de gaz, je suis rentré
très vite, peut-être trop vite car Marquez m’a redoublé, et j’ai
pensé que j’avais perdu la course car, en temps normal, il est
impossible de doubler le pilote devant à l’aspiration, en MotoGP.
Mais nous avons eu la chance qu’aujourd’hui, notre rival était Marc
avec sa Honda qui peine cette année avec son moteur. Je suis donc
sorti un peu vite du dernier virage, j’ai rattrapé pas mal de
mètres, je suis revenu très près, et j’ai remporté cette victoire
inattendue. »
Vous avez dû vous défendre contre Rossi puis contre Marquez; était-ce différent?
« Pour être honnête, je ne me sentais pas très à l’aise
durant la course. En milieu de virage, l’avant poussait beaucoup
car nous avions un réglage avec beaucoup de poids sur l’arrière et
pas sur l’avant. Donc à partir du milieu de course, l’avant
m’embarquait et je ne pouvais pas rester dans les 47′, comme
j’espérais. Mais vous savez, Marc a fait une très bonne course,
avec un très bon rythme et d’après les temps des essais, je ne
m’attendais à ce qu’il soit aussi consistant durant la course. Mais
ils ont fait un grand pas, alors que Iannone et Vinales, que l’on
attendait avec nous, n’ont pas pu nous suivre. Donc finalement,
avec toujours (un écart de) 0.3, 0.3, et quand Marc m’a doublé,
j’ai pensé que comme il était un grand combattant et qu’il fermait
très bien les portes, peut-être valait-il mieux finir la course
deuxième, prendre les points, et voir la prochaine fois.
Mais vous savez, j’ai eu ce souvenir, j’ai essayé, et aujourd’hui
j’ai eu de la chance que mon moteur était rapide. »
10 points d’avance avant Barcelone. C’est parfait?
« Oui, parfait. Parfait car aujourd’hui nous avons été très
chanceux avec le moteur, car avec un tour de moins durant le warm
up et on n’aurait pas cassé durant le warm up mais en course avec
le même moteur. On a été très chanceux et, à l’opposé, Rossi a été
malchanceux et il est maintenant assez loin au championnat.
Et chanceux également d’avoir gagné la course à l’aspiration, car
ce n’est pas la même chose d’arriver à Montmelo avec les mêmes
points que Marc ou avec 10 points (d’avance). Cela vous donne
confiance et tranquillité. »
Vos résultats comptent-ils double car vous les avez obtenus dans un endroit peu accueillant pour vous, et qu’ils créent un écart avec Valentino Rossi qui est aussi très très rapide cette année?
« Pour moi, ça m’est égal les réactions de ces gens. Ils ont ces réactions à cause de la théorie de Rossi l’année dernière. Ils achètent cela et ils nous voient comme des ennemis. Mais vous savez, j’obtiens des réactions similaires chaque année, et je viens ici et reste juste concentré et fais une bonne course chaque année. Evidemment aujourd’hui, comme je l’ai dit, nous avons été chanceux de casser le moteur au warm up et pas en course, et à l’opposé Rossi a été très malchanceux. C’est une situation inquiétante car en quelques heurs nous avons cassé deux moteurs. Nous n’en connaissons pas le motif, nous ne savons pas ce qui s’est passé et nous devons investiguer pour savoir ce qui s’est passé et s’il est possible de faire quelque chose pour le futur. (grimace) Nous verrons et j’aurais plus d’informations aux prochaines courses. »
Et pour l’écart avec Rossi?
« Oui, il a été très malchanceux car il avait aujourd’hui une bonne allure et à la télé on voyait qu’il était toujours dans ma roue, donc aujourd’hui il pouvait peut-être être là et se battre pour la victoire. Donc (signe d’impuissance) il a été malchanceux et nous avons été chanceux de notre côté car maintenant l’écart au championnat est très grand. »