Si l’on dit souvent que les règlements en MotoGP sont faits par Honda, sans que l’on puisse vraiment l’avérer, il est en revanche un fait aisément vérifiable : celui qui adoube Ducati comme le principal fournisseur de la grille de départ. Avec huit Desmosedici de trois générations différentes, la firme de Borgo Panigale aligne pas moins de huit motos. Une situation exceptionnelle, mais une exception qui dure. Qu’en sera-t-il en 2019 ? Le directeur sportif des rouges Paolo Ciabatti répond…
Ducati ne fait pas les choses à moitié en MotoGP. Trois GP18 pour les pilotes officiels, Petrucci y compris, trois GP17 pour Bautista, Rabat et Miller, et deux GP16 pour Abraham et Simeon. Cela nous fait bien huit motos contre six chez Honda, quatre chez Yamaha tandis que tant KTM, Aprilia que Suzuki se contentent de leurs deux engins d’usine.
« C’est une situation qui n’est pas vraiment normale » concède Paolo Ciabatti. « Pour autant, nous assurons à nos équipes satellites un service et un support technique excellent à un prix réaliste. Et à chaque fois, les pilotes montrent la valeur de ces motos, comme l’ont récemment fait lors des tests Rabat ou Miller. Mais nous savons que Dorna souhaite que les six constructeurs aient quatre pilotes dans leur giron à moyen terme. Cependant, la manière dont les choses vont évoluer ne dépend pas seulement de la volonté de Dorna ».
Une dernière remarque que l’Italien développe : « tout dépend de ce que vont faire des usines comme Aprilia ou Suzuki. Je ne sais pas s’ils veulent vraiment fournir une équipe privée. A ma connaissance, Suzuki n’est pas prêt et quant à Aprilia, j’ai des doutes. En revanche, KTM semble vraiment vouloir une seconde équipe et ce serait bien ».
D’autant plus qu’en ce qui concerne KTM, ça n’enlèvera rien, a priori, à Ducati, puisque le favori s’appelle Tech3, qui laisse pour l’instant Yamaha sans option de structure satellite pour 2019. Car fournir des structures privées n’est pas vu d’un mauvais œil : « nous serions heureux de pouvoir continuer à fournir trois teams » assure d’ailleurs Ciabatti.
La situation actuelle veut que Tech3 se dirige donc vers KTM tandis que si Suzuki clame à qui veut l’entendre qu’elle souhaite un team satellite, c’est d’abord à ses strictes conditions. C’est-à-dire en contrôlant cette équipe au point qu’elle lui appartiendrait. Suzuki n’a culturellement et historiquement jamais voulu céder un boulon de sa technologie à quiconque en Grand Prix. Reste le cas Aprilia, dont l’engagement se révèle chaque saison un peu plus comme étant du niveau du minimum syndical.
Enfin, côté opportunités ouvertes, on rappellera que le team Aspar à présent appelé Angel Nieto s’est porté candidat pour récupérer les Yamaha bientôt lâchées par Tech3. Et que Marc VDS Racing n’est pas très heureux de la considération que lui porte Honda, malgré ses moyens financiers solides.