Cal Crutchlow vit sa dernière saison au guidon d’une Honda et elle pourrait bien être la pire qu’il ait connue en MotoGP. En cinq Grands Prix, l’Anglais n’a ainsi marqué que sept points. Son dernier résultat est une anonyme 17èmeposition au Grand Prix de Styrie. Et il pointe 21èmeau championnat. Encore sans perspective pour l’année 2021, l’actuel pilote LCR se cherche un avenir dans un milieu qu’il n’est pas déterminé à quitter. Au vu des dernières polémiques sur les commissaires et leurs sanctions, et au regard du sang neuf demandé par les pilotes au sein de cet aréopage, peut-être y aurait-il matière à reconversion pour Crutchlow ? Il nous donne son avis comme il nous précise sur quoi il se concentrerait en particulier si ça devait arriver…
Cal Crutchlow, du haut de ses 34 ans, ne se dit pas près pour la retraite. Mais il doit néanmoins travailler sur des opportunités s’il veut rester en MotoGP. Car il n’est plus dans les petits papiers de Honda. Depuis le début de cette folle saison, il a constaté, comme ses collègues, que le travail des commissaires et les sanctions qu’ils distribuent avaient du mal à passer. A tel point que la légitimité de ce corps arbitral est clairement remise en question :
« Nous avons besoin de quelqu’un qui, dans ce rôle, comprend un peu plus la course et ce que font les garçons. Ce n’est pas un travail facile, mais je pense que les commissaires sportifs devraient être plus stricts sur beaucoup de choses, comme ce que font les pilotes Moto3 lors des essais et des qualifications » annonce Crutchlow qui dévoile ainsi ce qui l’agace le plus actuellement en Grand Prix…
C’est le cheval de bataille de l’Anglais : la comédie des qualifications du Moto3 qui consiste à traîner sur la piste en attendant une roue. Un phénomène qui a pris une telle ampleur qu’il en est devenu gênant. Si Crutchlow devait gérer ça, il taillerait dans le vif et frapperait où ça fait mal…
« Je ne ferai certainement pas ça après ma carrière »
« Si j’étais là à la commission, je marcherais vers les pilotes et leur dirais : « il y a une amende de 1 000 euros chaque fois que vous vous promenez sur la piste et que vous créez un danger ». Vous le faites 50 fois par an, ce serait donc 50 000 euros. Alors ils ne le feraient certainement plus ».
Crutchlow est agacé par le traitement actuel du phénomène : « les pilotes qui ont commis une infraction doivent s’asseoir quelques minutes lors de la prochaine séance, cela ne les dérange pas. Ou ils partent trois lignes derrière, mais qui s’en soucie ? La course est longue et tout le monde est en groupe ! Les gars le savent, vous devriez simplement les laisser partir de la voie des stands cinq secondes après le peloton, par exemple. Dans tous les cas, il y a quelque chose qui peut être fait différemment. Ou vous devez faire le temps au tour seul, alors vous pouvez voir qui est rapide et qui ne l’est pas ».
Concernant le MotoGP, Crutchlow suggère aux commissaires : « vous devriez aussi être un peu plus strict avec nous, avec quelques pénalités. Oui, nous ne sommes plus des enfants et nous savons aussi faire de la moto. Ce n’est pas si simple, mais je changerais quelque chose dans la composition de la Commission ». Serait-il volontaire pour prendre ses responsabilités en appliquant son discours ? « Je ne ferai certainement pas ça après ma carrière » répond-il tout de go tout en terminant : « j’aimerais vraiment le faire et donner à ces enfants une amende de 1 000 euros à chaque fois » …