Joan Mir a toutes les apparences du dindon de la farce d’un Grand Prix de Styrie qui s’est déroulé en deux temps. Comme d’ailleurs le Grand Prix d’Autriche. Une expérience qui avait démontré avec Pol Espargaró qu’être leader au moment de l‘arrêt de la compétition n’était paradoxalement pas la meilleure position pour entamer et finir la seconde partie. Mais le pilote Suzuki, second le week-end passé, est resté sur ses roues pour prendre la quatrième place… Qui aurait dû être la troisième. Le jeune mais teigneux Mir explique et analyse aussi sévèrement l’obstination de Maverick Viñales à poursuivre la course avec d’insolubles problèmes de freins…

Jusqu’à 12 tours de l‘arrivée, Joan Mir tenait sa première victoire en MotoGP. Mais en fait d’un drapeau à damier, c’est un drapeau rouge qui a mis un terme à ses efforts. A la reprise des hostilités, il était moins à l’aise. Il prend tout de même les bons points de la quatrième place. Ce qui ne le satisfait pas vraiment, car des circonstances l’ont amené plus à s’en résigner qu’à s’en contenter.

Sur sa course, l’officiel Suzuki commente : « je n’aime pas l’idée de vainqueur moral, car Oliveira a pris les points. Mais nous avons été là où nous voulions être. La victoire viendra. Aujourd’hui n’était pas le jour, mais je ne me sens pas comme le gagnant moral. Je pense que l’équipe et moi-même avons fait du bon travail, et je pense aussi que nous méritions de gagner. Mais Oliveira a gagné ».

« Je n’ai pas grand-chose à dire sur la course, tout est vu. C’était dommage, car je me sentais très bien, nous avons passé un week-end parfait, mais aujourd’hui n’était pas notre jour. Nous devons le prendre comme ça. Nous avons été compétitifs et nous avons montré que nous sommes là pour gagner, alors nous prenons le positif et passons au suivant » ajoute l’équipier d’Alex Rins.

Ces considérations générales évacuées, Joan Mir passe au détail. Et il se fait moins tendre. D’abord avec la Direction de course, et ensuite avec Maverick Viñales.

Sur le premier sujet, il montre une colère froide : « en Q2, Dovizioso se tenait dans le dernier secteur, il me dérange et personne ne le pénalise. Dans le warm-up, la même chose avec Zarco et pas une touche d’attention. Dans la course, je force, je sors et ils me pénalisent. J’ai abandonné la place avec grand plaisir. Mais il ne me semble pas juste que lorsqu’il faut pénaliser les autres, ce ne soit pas fait. Ce n’est pas juste. A Jorge Martín, ils ont enlevé une victoire pour s’être lancé dans cette courbe, dans laquelle si vous comprenez un peu les motos, vous savez qu’il n’a rien gagné. Ils lui ont enlevé la victoire ».

« Pol Espargaro savait qu’il allait être pénalisé, mais… »

Il continue : « ce qui s’est passé avec Pol, que j’aime beaucoup et pour qui j’ai beaucoup d’affection… Miller est entré dans l’avant-dernier virage pour dépasser, s’est faufilé, Jack a pris la position et Pol a décidé de prendre le dernier virage à l’extérieur. Jack avait la ligne. Il savait qu’il allait se faufiler s’il entrait de l’extérieur. Lorsqu’il est entré dans la zone verte, il a mis le gaz et en est sorti pour rejoindre le circuit. Puis il revient et ils ne le pénalisent pas. Il savait qu’ils allaient le pénaliser, car au lieu d’aller au parc fermé, il est allé au box et j’étais derrière, mais ensuite ils lui ont dit d’aller au parc fermé. Je ne reproche pas à Pol, qu’il a bien fait et tout est très bien avec lui. Je porte plainte contre la Direction de Course pour que, s’il vous plaît, clarifiez, ayez une règle et respectez-la, car sinon c’est une blague » tonne Joan Mir.

Malgré leurs soucis de freins, les Yamaha n’auraient pas choisi les gros disques

Sur Maverick Viñales, c’est l’incompréhension qui transpire : « j’avais les gros disques à disposition, ils ne m’allaient pas bien et je portais donc les habituels, car je n’ai jamais eu de problèmes de freins. Nous savions que nous n’allions pas avoir de problème. Mais les Yamaha ont eu des problèmes pendant le week-end, ils sortent avec les petits disques et décident de faire la course. J’ai entendu dire que Maverick dès le quatrième tour avait des problèmes, ce que je considère comme très irresponsable de sa part. Car il met en danger les autres pilotes. Si vous avez des problèmes avec les freins, ce n’est pas la même chose qu’avec les pneus, c’est plus compliqué. Et ce qui s’est passé, c’est qu’il n’a plus eu de freins. Ce n’était pas très responsable de sa part »

Joan Mir, sur motorbikemag ne demande pas de sanction pour l’utilisation de disques plus petits que ceux recommandés, mais il pense que cela devrait faire l’objet d’une enquête : « je ne veux pas commenter, car ce n’est pas ma décision, cela ne me concerne pas, ni quoi que ce soit. Ils devront l’examiner, car cela a provoqué un drapeau rouge. Normalement, quand quelque chose déclenche un drapeau rouge, il fait l’objet d’une enquête. Ils devraient de toute façon enquêter », a déclaré Mir

MotoGP Autriche 2 J3 : classement

 

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