Après chaque Grand Prix, Paolo Simoncelli prend la plume pour raconter avec un mélange de gravité et d’humour les « exploits » de ses pilotes, Tatsuki Suzuki et Niccolò Antonelli.
Cette fois, il s’insurge contre ce qu’il considère comme une dérive des Grands Prix actuels, quelle qu’en soit la catégorie : la possibilité de sortir de la piste en passant sur les zones peintes en vert au-delà des vibreurs, puis de revenir en course sans vraiment perdre de terrain.
Pour être honnête, il faut rappeler que, dans ce cas, les pilotes reçoivent tout d’abord un avertissement sur leur tableau de bord, avant éventuellement de devoir effectuer un long lap ou concéder une position.
Selon le papa du regretté Marco, cela dénature néanmoins la teneur même des courses.
Paolo Simoncelli : « Exactement une semaine après le Grand Prix de République tchèque, nous nous retrouvions pour courir sur le Red Bull Ring, à Spielberg. « Courir » n’est pas le mot juste car mes pilotes ont tous deux pris un jour de congé et sont allés sur la piste pour regarder la course en tant que spectateurs. Mais sur ce sujet, je préfère garder le silence. »
« Je n’ai rien d’autre à dire si ce n’est ceci : « Quel dimanche horrible ! » Des accidents de cette ampleur, si horribles à voir, si dangereux, sans avoir à pleurer quelqu’un, c’est quelque chose d’incroyable. Certains diront que c’est un miracle, d’autres juste de la chance, peu importe la façon dont on regarde le destin, car un professeur a dessiné au tableau la dynamique d’une catastrophe potentielle laissant place à notre imagination. Pour nos bouches grandes ouvertes, nos yeux fermés dans cet instant fatidique devant les moniteurs et nos soupirs de soulagement. Ce dimanche, le destin nous a seulement montré ce qui pouvait arriver, pour nous rappeler que : « ici, c’est moi qui décide mais aujourd’hui, ce n’est pas le moment de prendre son gain ». »
« Maintenant, je voudrais attirer l’attention sur quelque chose que je considère comme très sérieux et qui ne semble compter pour PERSONNE. Leaders d’opinion, journalistes… Le béton au-delà de l’asphalte de la piste AMÈNE A FAUSSER LE RÉSULTAT DE TOUTES LES COURSES : Moto2, Moto3 et MotoGP !!! Je le dis depuis un certain temps et je le répéterai indéfiniment. »
« On ne voit plus de vraies courses, elles ressemblent aux
courses virtuelles sur la Playstation, où si un pilote sort de la
piste, il peut facilement revenir, dépasser et peut-être même
gagner la course ou arriver deuxième. Pourquoi ne pas jouer en
ligne sans risquer votre vie ? Vous pourriez gagner encore plus.
Mais dites-moi, quel est l’avantage d’un pilote qui ne fait jamais
d’erreurs ? AUCUN ! Aujourd’hui, ce n’est plus le meilleur pilote
qui gagne, mais le plus intelligent, qui sait mieux que quiconque
profiter de la zone verte en dehors du vibreur et tricher avec le
règlement. Comment faire la différence ?
Au nom de la sécurité, ils ont donné aux pilotes la possibilité
d’entrer plus fort dans les virages et de toujours prendre des
risques. Tout le monde fait des freinages jusqu’à la mort
« pas de problème, si je sors de l’asphalte je peux rentrer
plus loin ». NON ! Ces scènes sont également visibles en
MotoGP, comme vous avez pu le voir dimanche au départ. »
« Je crois fermement que le moment est venu d’arrêter cela et de revoir cette règle une fois pour toutes; ils pourraient enlever le béton et le remplacer à nouveau par du gravier, ou ils pourraient donner des PÉNALITÉS PLUS GRAVES. J’espère que Carmelo Ezpeleta entendra ma demande, car il semble que la commission de la fédération ne soit pas en mesure de remarquer ce problème. »
-PaoloSic58-
