Remplaçant de Marc Márquez chez Honda Repsol, Stefan Bradl
connut une trajectoire particulière. Sa carrière fut ponctuée
d’irrégularités mais aussi de moments intenses : de
son titre de champion du monde à l’anonymat en
Superbike.
Né en 1989 à Augsbourg et fils de Helmut Bradl, ancien vainqueur de
courses 250cc, Stefan eut toujours un pied dedans et commença la
course tôt. En 2005, il réalisa sa première wildcard en
125cc.
Si l’on peut retenir quelque chose de son parcours, c’est qu’il n’a
pas été simple. Bradl a galéré dans toutes les catégories et n’a
parfois pu compter que sur son talent pour exceller. En 2005 et
2006, il apprit le dur métier en terminant dans les tréfonds du
classement, avant de se faire blesser à Sepang.
Alberto Puig repéra le talent, comme d’habitude. Il lui offrit
même un guidon pour son équipe Repsol, mais sans succès. Après
quelque tests, l’équipe et lui même prirent deux chemins
différents. Faisons le bilan : Bradl, à 17 ans seulement, s’est
déjà gravement blessé suite à un accrochage et doit retrouver un
guidon s’il veut revenir en Grands Prix. Pas le début de
carrière rêvé.
C’est en Espagne que Stefan décide de poser ses valises. Au sein de
l’équipe Blusens Aprilia, il réussit à se faire une place aux côtés
de son coéquipier Scott Redding. Cette année, il remporte même le
championnat d’Espagne, tâche compliquée pour un étranger surtout
dans les années 2000.
Aprilia sauva Stefan Bradl, c’est certain. Fin 2007, un
remplacement lui permet de revenir en 125CC mondial avant de
confirmer en 2008 avec deux victoires et quatre autres podiums,
dans une écurie allemande. Fait rarissime.
En effet, notre larron était passé chez Kiefer racing, une équipe
assez prestigieuse qui n’est malheureusement plus représentée au
plus haut niveau. Après une saison moyenne en 2009, il décide de
passer le cap et de rejoindre la très ouverte – et nouvelle –
catégorie Moto2 en 2010. Kiefer avait jeté son dévolu sur les
châssis Suter, mais ce n’était pas, a posteriori, le bon
package.
Malgré tout, il prit une victoire absolument magnifique sur le
tracé d’Estoril devant Alex Baldolini pour 68 millièmes de
secondes. C’était de très bonne augure pour 2011, une année
charnière dans la carrière de l’allemand.
Dans le même temps, un certain Marc Márquez est titré champion du
monde 125cc et arrive lui aussi en catégorie intermédiaire, dans un
team plus que sérieux. Kiefer change pour la qualité allemande pour
le châssis en passant chez Kalex.
Les hostilités sont lancées dès la manche d’ouverture. Pole
position et victoire pour Bradl. Au revoir, merci. Les courses se
suivent et se ressemblent, il évolue sur une autre planète. Dans
une catégorie – auparavant – très disputée, il parvient à
faire le trou au championnat en remportant quatre des six premières
courses.
Il semble plus à l’aise sur les 600cc, mais la grande
aventure ne faisait que commencer.