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Que ce soit en F1 ou en MotoGP, il semble que le circuit du Red Bull Ring tienne la corde pour accueillir le début des saisons de ces deux catégories des sports mécaniques.

Ce n’est évidemment pas un hasard, mais plutôt le fruit d’une très grande implication de la marque de boisson énergétique autrichienne, d’un soutien des activités de celle-ci par la région et l’état concerné, d’une épidémie du coronavirus bien contenue dans cette partie du monde, ainsi que d’une organisation et d’un civisme à toute épreuve de la part des autochtones.

Cette possibilité, que l’on espère voir se concrétiser dès cet été, nous amène donc à nous intéresser à cet endroit dont les différents noms ont profondément marqué l’histoire des sports mécaniques, qu’il s’intitule Red Bull Ring, A1 Ring, Österreichring, Spielberg ou Zeltweg…

Une carte de la région permet déjà de comprendre une partie de ces nombreuses appellations, avec les villages de Zeltweg et Spielberg à proximité immédiate d’un aérodrome et d’un circuit…

 

Pour le reste, sachez que la planification de cet aérodrome au milieu de la Styrie remonte à 1935. Un an plus tard, les travaux de construction débutent et, le 13 mars 1938, l’aérodrome est remis à la Luftwaffe allemande, puis à la Royal Air Force britannique une fois la guerre terminée.

En 1955, la station de la RAF de Zeltweg est fermée et l’aérodrome est remis à l’Autriche.

En 1957, les Autrichiens reprennent l’idée mise en place à Silverstone et tracent une sorte de circuit sur la base aérienne. Cependant, les ingénieurs locaux ne prennent pas en compte la nature abrasive et cahoteuse de la surface de la piste de Zeltweg, et un seul Grand Prix du Championnat du Monde de Formule 1 y aura lieu en 1964.

 

 

Toutefois, le championnat du monde des voitures de sport s’y déroulera également avec les 500 kilomètres de Zeltweg, jusqu’à ce que la piste soit abandonnée en 1969 après la construction de l’Österreichring construit juste à côté.

 

 

 

Construit au milieu des collines (65 mètres de dénivelé) sans grands dégagements, la piste autrichienne se révèle tout de suite rapide et dangereuse. De nombreux accidents y ont lieu et il faut celui, mortel, de Mark Donohue, légende américaine ayant piloté en Nascar, en Endurance, en Can-Am et en F1, pour que la courbe Vost-Hugel soit réaménagé en chicane Hella-Licht.

En 1995, Hermann Tilke est enfin chargé de redessiner le circuit de Spielberg sur le même emplacement. Il en conserve seulement quelques morceaux et le raccourcit de 5,942 km à 4,326 km. Cette version s’appelle alors A1-Ring et préfigure déjà exactement le tracé actuel. Elle accueille les Grands Prix d’Autriche MotoGP de 1996 à 1997, ainsi que ceux de F1 entre 1997 et 2003.
Valentino Rossi y obtient son premier podium, il y 24 ans.

 

 

 

Enfin, après de longues discussions et tergiversations entre 2004, année où les tribunes et les stands sont détruits, et 2008, Dietrich Mateschitz, propriétaire de Red Bull, décide finalement de faire réhabiliter le circuit qui ouvrira à nouveau en 2011, avant d’accueillir le retour de la F1 en 2014 et celui du MotoGP en 2016 sous le patronyme de Red Bull Ring.

Alors, à l’opposé de ce que nous connaissons déjà et, espérons-le, de ce qui a des chances de s’y reproduire dans trois mois, rappelons-nous ce qui se passait en Styrie dans les années 60, grâce à la fabuleuse collection de Artur Fenzlau  et du Musée technique de Vienne

La première galerie immortalise la première course sur la piste de l’aérodrome de Zeltweg.

 

 

La deuxième galerie illustre la première course sur l’Österreichring, en 1969. Pour l’anecdote, on y retrouve un certain Dr Helmut Marco inscrit sur une Sebring MK 1 de Formule V de l’écurie américaine McNamara, aujourd’hui juge intraitable des pilotes F1 chez Red Bull Racing. En moto, ne figurent que des Autrichiens dont le nom ne nous évoque rien.

 

 

La troisième galerie correspond à 1997, une des deux années où les Grands Prix se sont disputés sur l’A1-Ring. Valentino Rossi est le seul pilote à y avoir roulé et à être encore en activité. On peut donc dire que le champion italien a roulé sur le Red Bull Ring, l’A1-Ring et à Spielberg, mais pas sur l’Österreichring ni à Zeltweg

 

 

Enfin, la quatrième série de photos marque le retour des Grands Prix motos sur le tracé autrichien réaménagé, en 2016, avec la victoire d’un Andrea Iannone qui, de toute façon, ne fera pas partie de l’édition 2020.

 

© Artur Fenzlau / Musée technique de Vienne

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