Ce que fait Marc Marquez à Jerez dans le cadre du Grand Prix d’Andalousie subjugue au-delà du paddock des Grands Prix. Qu’importe la suite, l’officiel Honda a réalisé déjà l’impensable : il a fait la FP3 en son entier, et il n’a pas été ridicule, loin de là, si l’on veut bien se souvenir qu’il s’est fait opérer d’une fracture de l’humérus droit mardi. Paolo Campinoti et Hervé Poncharal ont donné des avis radicalement différents sur cette situation. Voici celui d’Agostini… Qui craint un scénario qui pourrait envoyer, dès dimanche soir, tous les pilotes à la retraite !
Marc Marquez épate ses contemporains et il entre un peu plus dans l’histoire, ce week-end, dans le cadre du Grand Prix d’Andalousie. Sa chute et ses conséquences lors du dernier Grand Prix d’Espagne auraient dû le laisser à la maison. Mais c’est mal connaitre l’officiel Honda qui, avant son accident, tournait autour de tous ses rivaux en réalisant une folle remontée. Fabio Quartararo excepté…
La légende vivante et gardien d’un autre temps Giacomo Agostini a donné son avis sur ce qui reste un événement. S’adressant au média italien La Gazzetta dello Sport, Agostini assure d’abord qu’il est normal pour Marquez d’essayer d’être sur la grille de départ dimanche. « Les pilotes essaient et ce sont des choses que j’ai aussi faites, même si chaque situation est différente », a déclaré l’ancien pilote italien. La clé réside dans l’intensité de la douleur que le pilote de Cervera peut ressentir tout au long de samedi et dimanche. Et si cela empêchera ou non la course. « Deux choses sont essentielles : premièrement si la douleur de Marc est supportable. Et deuxièmement s’il a la force dans son bras pour tenir la moto. Si ces deux choses coïncident, il tentera de courir ».
Pour beaucoup, c’est une décision risquée. Le risque de chute est toujours là, et plus encore chez un pilote comme Márquez, qui cherche toujours la limite. « Je ne pense pas que ce soit une décision folle, ni courageuse. Marquez est comme ça. C’est un champion et un champion audacieux. Il a une passion qui le pousse plus loin. L’adrénaline est plus forte que la pensée et la tête. Cela vous fait vous sentir plus fort, capable de tout », déclare Giacomo Agostini.
« Marquez ne s’est soumis à personne, pas même à Valentino Rossi »
Certains sont même allés jusqu’à affirmer qu’il peut être dangereux d’avoir Marquez sur la piste. « Je ne pense pas que cela puisse être dangereux pour quiconque. Chaque pilote a son propre caractère et sa résistance à la douleur, mais il a généralement toujours du feu à l’intérieur pour courir. Une façon de rester en forme et d’être mieux préparé pour la prochaine course », a déclaré Agostini, qui estime qu’à ce stade, il n’y a rien à prouver. « Il n’a rien à prouver. Courir à la limite, tomber, recommencer, gagner et toujours revenir à la limite. C’est un champion très fort, mais aussi intelligent. Il ne s’est soumis à personne, pas même à Valentino Rossi. Cela a toujours donné de l’émotion et beaucoup de spectacle ».
Quant à la course, Agostini estime qu’il ne fera pas « de grandes choses en course, car à la longue son bras se fatiguera et il ressentira de la douleur ». Cependant, il est convaincu que Marquez fera tout son possible pour obtenir le meilleur résultat. « Je pense qu’il sera facilement dans le top dix, mais il ne sera pas satisfait ».
Cela étant dit, que se passerait-il s’il gagnait la course ? « S’il parvient à gagner, ce qui est difficile, le championnat serait pratiquement terminé et les autres pilotes n’auraient plus qu’à rentrer chez eux. Les médecins, lorsqu’ils donnent le feu vert ont évalué l’état général, la force des membres et le niveau de douleur. De toute évidence, ils ont dit qu’il n’y avait aucune raison de l’arrêter. Je suis content qu’il puisse courir, car c’est un pilote amusant. Mais surtout parce que cela signifie que les dommages au bras ne sont pas aussi graves qu’il y paraissait », conclut- il.