On a beaucoup parlé, de Suzuki, ce jeudi, en préliminaire du Grand Prix d’Italie. Cela a commencé avec l’annonce du départ de Viñales puis cela s’est poursuivi avec l’arrivée de Iannone. Pas vraiment des surprises mais là où les susceptibilités ont commencé à être écornées, c’est lors de l’évocation du possible futur équipier de Jo le Maniac. Le patron sur le terrain Davide Brivio a clairement dit que rien n’était fait sur le sujet. Et tout s’est déroulé comme si Aleix Espargaró n’existait pas.
Or, le frère aîné d’un Pol tout aussi déçu de voir la place pour une Yamaha officielle lui filer sous le nez, est un pilote d’usine Suzuki depuis l’an dernier. Il a rejoint la cause de la GSX-RR alors que celle-ci était loin de son niveau actuel, ce qui ne l’a pas empêché de décrocher avec une pole-position en Catalogne. L’Espagnol a eu ensuite un retard à l’allumage lors de l’entame de cette saison mais il a, depuis, bien rattrapé le coup, soutenant la comparaison avec Viñales et pointant septième au général provisoire avec 42 points. A 11 longueurs seulement du quatrième rang.
Un parcours qui mérite au moins un peu de considération. Or c’est justement l’absence de celle-ci qui est regrettée par Aleix, âgé de 26 ans : « je suis un peu triste. Je pensais que je représentais plus pour Suzuki, qu’il me montrerait plus de respect. Je n’ai jamais été directement informé de l’arrivée de Iannone qui est un bon choix car ce sera un équipier rapide. Mais je n’ai pas aimé la façon dont ça s’est passé. Je n’ai même pas commencé les négociations avec Suzuki ».
On rappellera que Suzuki a une option paraphée avec Johann Zarco et que le nom d’Alex Rins est cité tandis que la marque n’est pas chaude pour fournir un team satellite. Un projet plus à considérer pour 2018 selon Davide Brivio, ce qui ne fera pas sourire la Dorna. Du coup, ça fait beaucoup de noms pour un seul guidon… « J’ai aussi lu que Suzuki parlais avec Rins. Mais je n’en sais pas plus. C’est quelque chose que je ne contrôle pas. Je ne peux rien faire d’autre que de démontrer ma compétitivité sur la piste » insiste Aleix. Mais ce dernier a-t-il encore des options sur la table ? « Ce serait fou qu’ils remplacent les deux pilotes. Mais ce n’est pas moi qui décide. Nous étudions la situation avec mon manager et nous allons passer la vitesse supérieure car nous avons des opportunités ».
Sans doute mais elles s’annoncent a priori moins bonnes que Suzuki : « ma priorité est de rester avec Suzuki, mais après ce qui est arrivé au cours des dernières 48 heures, nous devons reconsidérer notre stratégie. Au cours des trois dernières courses nous avons toujours fini dans le top 6. Je pense que je mérite encore une chance. J’ai eu deux années très difficiles au service du développement de la moto. Quand je suis arrivé en Novembre 2014 chez Suzuki, la moto n’était pas à ce niveau. Avec l’équipe, nous avons fait un bon travail et porté la GSX-RR aux avant-postes. Mais si Suzuki veut absolument un jeune pilote … Je ne suis pas le patron de Suzuki. Je n’ai pas de pouvoir de décision. A 26 ans, je suis peut-être déjà bon à jeter… Je ne sais pas ». Puisque Johann Zarco aura 26 ans le 16 juillet prochain, c’est bien d’Alex Rins dont parle Espargaró qui fêtera dans la morosité son centième départ en MotoGP ce dimanche…