Chez Aprilia, on a décidé de mettre les pieds dans le plat. La cible est l’agence antidopage Wada qui est clairement montrée du doigt pour faire du cas Iannone un enjeu politique. En clair, pour ne pas perdre la face et remettre en cause ses protocoles, elle serait prête à condamner un innocent. En attendant, elle fait traîner les choses, ce qui fait du constructeur de Noale une victime collatérale puisque, pendant ce temps, elle ne peut avoir une vision claire sur sa politique concernant ses pilotes.
Aleix Espargaró est officialisé pour deux ans mais derrière c’est le désert. Andrea Iannone pourra-t-il être reconduit ou faudra-t-il travailler pour ne pas laisser passer l’occasion Cal Crutchlow, qui se présente depuis que l’Anglais sait qu’il ne sera plus sur une Honda ? « Nous sommes satisfaits de l’offre de Crutchlow, mais Iannone s’est révélé innocent et nous devons l’attendre, nous voulons être cohérents », commente le PDG du département course, Massimo Rivola, à Sky Sport.
« Dans la première phrase, il était écrit que la faute n’est pas celle du pilote, on parle de contamination alimentaire. Andrea est une victime et nous le sommes aussi, car ici sur la piste il devrait y avoir lui et non le pilote d’essai Smith » martèle Rivola.
« Ce qui n’est pas bon, c’est le timing. Nous attendons Iannone, mais le fait qu’il n’y ait pas de dates fixes pour les prochaines étapes est très étrange. Dans d’autres cas de dopage, tout a été résolu plus rapidement, au contraire l’intervention de l’AMA ralentit la décision ».
« J’ai du mal à comprendre ce qui se cache derrière »
De là, Massimo Rivola échafaude sa théorie de l’enjeu politique primant sur la justice : « j’imagine que le pouvoir politique d’une organisation comme la Wada est très élevé. S’ils perdent cette affaire, comme cela s’est réellement passé dans la première phrase, tous les protocoles devraient changer. Et cela crée de nombreux problèmes. Mais si on est innocent, on est innocent ».
La marque italienne, qui continue de soutenir son pilote et d’affirmer son innocence, exige des réponses avec des temps certains et rapides : « nous n’avons pas l’occasion de savoir quelque chose, je ne peux parler qu’avec l’avocat d’Andrea et j’ai du mal à comprendre ce qui se cache derrière », regrette le PDG.
« Nous avons décidé d’attendre, mais nous ne pouvons pas le faire indéfiniment. Nous avons commencé un nouveau projet avec une moto complètement différente, il y a des programmes sportifs. Je crois qu’il y a une limite à tout. Cette situation est désagréable et embarrassante, chez Aprilia on se lasse de cette situation ». Serions-nous à la veille d’un scandale décrédibilisant une institution préférant jouer son influence plutôt que rendre la justice ?