La saison 2020 va démarrer à Jerez, avec un Grand Prix d’Espagne qui ouvrira un calendrier à 13 courses composé de seulement huit circuits. Jerez, Red Bull Ring, Misano, Aragon et Valence recevront en effet deux meetings tandis que la fin des hostilités sera prononcée le 13 décembre. Un programme quasiment figé car rien n’est moins certain qu’une escapade en outre-mer sera possible. Économiquement et sanitairement parlant, dans un monde encore sous le régime d’une pandémie. Cet exercice sera donc inédit, mais selon Hervé Poncharal, il sera aussi impitoyable et révélera un grand champion du monde. Ce sera intense, et dès les premiers moments de la première confrontation…
Hervé Poncharal est doublement heureux de se retrouver à Jerez pour enfin y faire ses métiers. Il en a deux en effet. Celui de patron de l’écurie Red Bull KTM Tech3 et celui de président de l’IRTA, l’association des teams qui ne sont rien sans la course. Le bonheur du Français compte donc double. Quant au plaisir en pensant à ce qui nous attend en termes de spectacle, il prévient qu’il sera hors norme. Pour lui, ça va chauffer à Jerez, et pas seulement parce que le mercure sera sans doute à plus de 40°…
Sur crash.net, il précise sa façon de voir les choses : « même si on aura moins de courses cette année, elles se suivront quasiment et ça va donc être difficile. Le calendrier que nous avons décrit une saison très dure qui va consacrer un pilote incroyablement fort. Celui qui sortira vainqueur de cette année 2020 sera un authentique champion ».
Il ajoute : « en ce qui me concerne, si nous n’avons pas de Grands Prix en outre-mer, et si nous gardons le calendrier en l’état, ce sera plus que suffisant pour sacrer un grand champion. Car ce sera une guerre psychologique impitoyable. Pour supporter la pression de 13 courses en quatre mois, il faudra être fort, aller jusqu’aux limites sans les dépasser, être fort sans faire d’erreurs ». Et sur les pilotes qui annoncent une dose de prudence pour l’entame de ce week-end, il s’esclaffe : « je n’en crois pas un seul mot ! ».
Et pour cause… « Vous avez aux alentours de 20 ans, et votre dernière course en MotoGP remonte à huit mois. Vous avez rêvé de ce moment. Vous voulez montrer que c’est votre territoire… Et vous allez y aller doucement ? Je n’y crois pas ! Je pense que cette année, nous aurons même un plus grand spectacle que celui de l’an dernier ».
« Ce sera une guerre psychologique »
Un pronostic qu’Hervé Poncharal légitime ainsi : « il y aura Marc Marquez qui est toujours Marc, le maître, le favori. Et assurément, il voudra gagner ce premier Grand Prix pour montrer qui est le boss. Mais Fabio Quartararo est très ambitieux et très heureux avec sa situation. Il a maintenant trois ans devant lui, jusqu’en 2022, et il peut attaquer sans avoir l’appréhension de faire une erreur qui lui ferait perdre son contrat. Il y aussi Maverick Viñales, qui ne veut pas seulement apparaître comme le premier rival de Marc, mais montrer à Yamaha qu’il est celui qui peut remporter le titre alors qu’il aura Fabio comme équipier l’an prochain ».
« Les Ducati et les Suzuki seront également fortes, mais je ne sais pas dans quel état de forme sera Dovizioso. Enfin, il y a Valentino Rossi, qui voudra montrer qu’il n’est pas prêt pour la retraite, sans parler des pilotes qui n’ont pas encore de contrat pour 2021 et qui doivent donc se montrer ».
Le patron de Tech3 termine ainsi sa démonstration : « ce sera une saison courte, avec des courses consécutives et chaque abandon fera mal. Ce sera une guerre psychologique. Il faudra montrer qui est le patron dès la première course. Alors tout le monde attaquera à 100% à Jerez et ce sera un combat incroyable. Je pense que personne n’aura l’idée de gérer ! ». Début des hostilités dès vendredi 17 au matin…