Si l’on regarde le paysage du MotoGP en ce mois de juillet, on constate qu’à part trois pilotes, tout le monde est assuré de son sort pour l’année 2021. Et même au-delà. Deux de ces champions sont dans l’expectative à leur corps défendant : Andrea Iannone, dont la carrière dépend d’une décision en justice. Cal Crutchlow, qui doit se trouver un nouveau refuge parce qu’Alex Marquez va prendre sa place chez LCR, poussé du team Repsol Honda par Pol Espargaró. Et Andrea Dovizioso ? Il a choisi sciemment d’attendre. Et c’est un gros risque.
Andrea Dovizioso se montre réticent à signer un nouveau bail avec Ducati qui, sûr de son fait, ne fait pas plus montre d’intérêt à son pilote pour le convaincre définitivement. Les deux parties se connaissent pourtant très bien, car en couple depuis 2013. Et pourtant, ça traîne. Le manager Simone Battistella ne peut qu’acter le point mort au milieu du gué et on finit par se demander s’il y encore de l’envie de part et d’autre à continuer ainsi.
Trois statuts de vice-champion du monde ces trois dernières saisons et 13 victoires sur la Desmosedici sont un bilan à la fois parlant et déprimant. En effet, il montre que Dovi est le seul rival de Marc Marquez ces dernières années. Mais qu’il est aussi à chaque fois le perdant de ce duel. Et personne n’est ignorant d’une ambiance particulière au sein du box Ducati avec Gigi Dall’Igna dont l’affection pour Jorge Lorenzo est quasiment filiale. Un Majorquin qui reste dans la partie, quoi qu’on en dise.
Un divorce pour altération définitive du lien conjugal ?
Ducati pense que perdre Andrea Dovizioso serait dommage mais pas rédhibitoire. Jack Miller, Pecco Bagnaia ou Johann Zarco sont dans son jeu, sans parler d’un éventuel fracassant retour de Por Fuera. Et puis il y aura le jeune Jorge Martin, attendu chez Pramac.
Côté Andrea Dovizioso, on pense être le seul recours et donc avoir la main. Une interprétation risquée. Car il n’y a plus de plan B possible, les meilleurs guidons ayant été pris. Et certains pour deux ans. L’année sabbatique serait donc la solution, et elle est clairement envisagée. Cependant, Dovi a déjà 34 ans, et l’année sabbatique signifierait un retour à 36 ans. Un âge déjà avancé, dans un milieu dont l’obsession est de mettre la main sur le jeune prodige. Ce que Yamaha a fait grâce à Petronas qui a fait éclore Fabio Quartararo.
Pour finir, si Ducati décide d’en rester là tout comme Andrea Dovizioso, nous aurions un constructeur sans leader devant se réorganiser pour gagner à nouveau, et un pilote qui mettrait quasiment un terme à sa carrière… Suicide mode d’emploi ?