Il aura attendu 78 courses avant d’en remporter une, mais, depuis, on ne l’arrête plus. Celui-là est un Brad Binder, pilote officiel KTM de son état qui, après avoir remonté tout le peloton pour s’imposer à Jerez a doublé la mise deux semaines après au Mans. Jamais deux sans trois à ce qui se dit et l’adage pourrait bien se vérifier sur le Mugello ce week-end. Mais Navarro et Fenati ne l’entendent pas de cette oreille.
Pour eux, la chasse au Binder est ouverte. Il faudra arrêter l’hémorragie de points en Italie pour ces deux-là qui suivent au classement général mais déjà à distance respectable. Le pilote Estrella regrette 24 points avec sa Honda, soit pratiquement la valeur d’une victoire, alors que le vétéran du clan VR46 est à 37 longueurs. Qui plus est, le même Romano Fenati doit s’employer pour rester maître chez lui face à un jeune Bulega qui le colle à 20 points. Or, le protégé du Doctor de 16 ans connaît bien le Mugello et voudra y briller.
Côté statistiques, les faveurs vont vers les rivaux. Ainsi, Romano Fenati s’est adjugé la deuxième place pour sa première apparition au Mugello en 2012. Ces deux dernières années, l’Italien est monté sur les première et troisième marches du podium. De son côté, Jorge Navarro avait terminé septième du Grand Prix TIM d’Italie 2015 après être parti de la dix-huitième position. C’était alors son meilleur résultat. Depuis l’Espagnol a inscrit sept Top 3. Brad Binder, enfin, s’était classé dixième au terme de la dernière visite en Toscane, mais il s’était offert le record du circuit en 1’57.318 l’an passé.
On attend aussi la réaction d’Antonelli le retour de Bastianini tout comme la révélation chez Quartararo ou un bon résultat pour Danilo. Alexis Masbou veut quant à lui son premier point, et plus si affinité, sur un tracé où le moteur de sa Mahindra estampillée Peugeot ne sera pourtant pas à son avantage.
Les courses de Moto3 ont toujours offert des finales à sensation au Mugello. Le vainqueur et son second n’ont jamais été séparés par plus d’un dixième. Mieux, 130 millièmes séparaient l’an passé Miguel Oliveira, vainqueur, du quatrième Francesco Bagnaia. Il y aura donc de la bagarre. Qui s’en plaindra ?