Dès sa première course sur Yamaha, Toprak a remporté l’épreuve initiale du Championnat du Monde Superbike 2020 le 29 février, ce qui lui permettait ensuite de repartir de Phillip Island troisième du classement provisoire avec 34 points derrière Alex Lowes (51 points) et Scott Redding (39), mais devant le quintuple Champion du Monde Johnny Rea (32) et son nouveau coéquipier Michael van der Mark (31).
Né le 16 octobre 1996 à Alanya, le Turc de 23 ans a remporté ses deux premières courses en WSBK à Magny-Cours l’année dernière, alors sur une Kawasaki ZX-10RR de l’équipe Turkish Puccetti Racing.
Son premier succès avait été de gagner le Championnat de Turquie 600 cm3 sur une Yamaha R6 en 2012, avant de terminer premier en 2015 du Championnat d’Europe Superstock 600 sur Kawasaki, remportant les 4 premières des 7 courses. Il précédait Michael Rinaldi, Federico Caricasulo et Augusto Fernandez au classement final.
Depuis, Toprak a gagné 3 courses en mondial Superbike et est monté 17 fois sur le podium en 64 épreuves. Il a réalisé trois fois le tour le plus rapide et a marqué un total d’exactement 500 points depuis ses débuts en mondial SBK.
Il est le fils du fameux cascadeur turc Arif Razgatlioğlu, surnommé Tek teker Arif « Wheelie Arif », qui est décédé le 17 novembre 2017 dans un accident de moto en ville, avec sa fiancée qui était passagère.
Toprak a terminé deuxième du Championnat d’Europe Superstock 1000 en cette même année 2017, sur une Kawasaki client, derrière Michael Rinaldi et sa Ducati Panigale R officielle de l’Aruba.it Racing – Junior Team.
Au début de cette année, « À Phillip Island, je ressentais vraiment beaucoup de pression car je commençais une nouvelle aventure, mais monter sur le podium m’a immédiatement aidé à surmonter la tension » a expliqué le protégé de Kenan Sofuoglu (5 fois Champion du Monde Supersport) à Worldsbk.com.
« La première chose que j’ai remarquée sur la Yamaha, c’était la dureté excessive des suspensions, mais une fois qu’elles ont été assouplies, ce fut un premier grand pas en avant, et maintenant en général je me sens très bien en selle. »
Le passage de Toprak chez Yamaha a été l’un des deux événements les plus importants des transferts la saison dernière, avec le passage en sens inverse d’Alex Lowes de Yamaha à Kawasaki. Pas une décision facile pour Razgatlioglu, qui n’épargne pas ses mots pour complimenter son ancien team manager Manuel Puccetti.
« Je parle souvent à Puccetti, c’est vraiment une bonne personne. Ça n’a pas été facile de changer d’équipe après cinq ans, mais faire partie d’un team officiel était une priorité. J’avais deux options, Yamaha et Kawasaki, et avec Kenan (Sofuoglu) j’ai choisi la première »
Le rôle fondamental de Sofuoglu a été intéressant : « J’ai toujours écouté Kenan et je continue à le faire, puisqu’il a été cinq fois Champion du Monde. Après avoir couru et gagné en Stock 600, je voulais passer en Supersport, mais Kenan m’a dit que son rêve était de me voir courir et gagner en Superbike. Donc j’ai fait deux saisons à Stock 1000 et je suis ensuite passé en Superbike. Je l’ai écouté, et j’ai fait tout ce chemin jusqu’ici. »
En conclusion, Toprak parle de l’influence de sa religion musulmane, en particulier avec le mois du Ramadan. « De 22 heures à 4 heures du matin, vous pouvez manger et boire autant que vous le souhaitez, tandis que le reste de la journée, vous devez jeûner. La dernière heure avant de reprendre son alimentation est toujours exigeante, elle semble ne jamais se terminer (rires). Les week-ends de course pendant le Ramadan, je mange normalement, puis je reprends le Ramadan le lundi. » Et sa religion est aussi la raison pour laquelle Toprak délaisse le champagne sur le podium.
Tek teker Arif, le père de Toprak
Photos © Yamaha, Puccetti