Le patron du team Tech3, mais aussi le plus haut représentant de l’association des teams qu’est Hervé Poncharal, a fait un dernier point sur la situation MotoGP lors d’une table ronde avec des journalistes de divers pays. Il a confirmé la bonne tendance qui veut qu’une saison peut être lancée à Jerez le 19 juillet, avec un test préliminaire le 15 puis encore un Grand Prix le 26. Ce sera une fournaise, mais personne ne s’en plaindra vraiment au vu des circonstances. Il est cependant un sujet sur lequel le Français a un avis tranché. C’est celui de la moto unique par pilote dans le box. Et l’avis est clairement défavorable. Voici pourquoi.
Hervé Poncharal est comme ses autres collègues du paddock. Il voit le bout d’un tunnel construit à la hâte par le coronavirus qui indique une sortie vers le tracé de Jerez, attendu pour lancer enfin la saison MotoGP. Depuis la crise sanitaire et le confinement qui en a été le corollaire, le paddock des Grands Prix s’est organisé pour faire face avec, notamment, un plan de préservation de l’activité. Une aide financière bienvenue qui n’a pas été la seule réflexion. Parmi les solutions envisagées pour répondre à la nécessité d’une réduction des coûts qui va s’imposer dès la reprise, il y a eu l’idée de la moto unique par pilote, avancée par Ducati. Mais elle n’a pas fait l’unanimité, loin de là, et elle a donc été rejetée.
Une question de lisibilité et de sécurité
Pourtant, cette moto unique est la règle en Moto3 comme en Moto2 sans oublier le WSBK. Alors, pourquoi pas en MotoGP ? Hervé Poncharal explique : « ce serait une absurdité absolue pour moi » lâche carrément le Français. « Nous avons un format qui fonctionne bien avec deux motos. Par exemple avec les courses dites « flag to flag » qui ont grandement favorisé le spectacle, car les médias et les fans pouvaient comprendre ce qui se passait. Nous avons la FP4 qui est suivie 45 minutes plus tard par Q1 et Q2, il n’est donc pas possible d’utiliser ce format avec une seule moto. »
Le président de l’IRTA et patron de l’équipe Tech3 ne voit aucun avantage à utiliser une seule machine, notamment en termes de sécurité. « Si vous détruisez votre seule moto et que vous devez la reconstruire rapidement, la sécurité pourrait être un problème si les mécaniciens doivent travailler très rapidement sans tout vérifier, et, deuxièmement, vous aurez besoin de beaucoup de gens pour la reconstruire. » Or, le paddock de demain, sera moins peuplé, pour des raisons à la fois sanitaires et économiques…