Alberto Puig est un manager formaté en mode combat. Cela se ressent dès qu’il réagit au moindre sujet et notamment lorsque ses troupes sont l’objet de commentaires divers et variés. Dans ce cas, on peut être sûr de subir de la part de l’Espagnol un feu nourri. Mais c’est aussi un homme de grande conviction. Alors que le MotoGP travaille à lancer sa saison 2020 envers et contre tout, il rappelle ce trait de caractère en nous persuadant de la capacité de rebond du paddock. Il revient aussi sur certaines déclarations au sujet du contrat de Marc Márquez. Chassez le naturel…
Alberto Puig est responsable de l’équipe Repsol Honda. Mais au contraire de ses autres collègues occupant ce type de poste exposé, il ne fait pas dans la dentelle ou l’approximation diplomatique lorsqu’il faut prendre position. Déjà, comme pilote, il était franc du collier. L’âge et les responsabilités l’ont à peine lissé…
Il s’est dernièrement exprimé sur la situation en Grand Prix, soumise aux caprices d’un coronavirus qui a mis sous son joug toute la planète. Et ce caractère martial ressort comme une qualité en temps de crise majeure. Ainsi sur la marche vers Jerez d’un paddock qui a pour objectif de se lancer dans une campagne 2020 inédite et semée d’embûches, il commente : « c’est un mauvais moment pour tout le monde, mais le soleil se lève toujours après chaque tempête », martèle Alberto Puig.
« Les gens forts traversent les moments difficiles et je crois que notre communauté est forte. Nous aimons ce que nous faisons, nous aimons notre sport, nous allons y survivre et courir à nouveau au plus haut niveau. » Il ajoute, comme pour montrer que ses troupes sont mobilisées auprès du promoteur Dorna : « si nous devions commencer dans une semaine, nous serions prêts. »
Puis il recentre ses arguments sur son box : « nous savons quel type de moto et quels pilotes nous avons. Nous savons aussi qui nous sommes. Ça suffit », ajoute le responsable de l’équipe Repsol–Honda à MotoGP.com. En repensant aux tests de pré saison, il a également admis : « notre meilleur pilote a été blessé, et probablement plus que ce à quoi nous nous attendions. »
« Si vous devez avoir faire confiance en quelque chose, c’est en votre pilote »
Après la chirurgie de l’épaule fin novembre, le champion en titre Marc Márquez s’est plaint du manque de force et de performance lors des essais à Sepang : « j’étais dans un état où je ne pouvais pas donner d’informations précises sur la moto » a avoué l’octuple Champion du Monde. La conséquence a été que la RC213V a dû être complètement revue et corrigée lors du dernier jour du test du Qatar. « Ce n’était pas facile », a admis Puig. « Mais si vous devez avoir faire confiance en quelque chose, c’est en votre pilote. »
Puig profite de cette expérience pour rappeler certaines choses : « je suis sûr que Marc est un vrai combattant. Quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve, il ne l’accepte pas et n’abandonne pas. Je sais aussi que Honda est une entreprise qui n’abandonne jamais. Quoi qu’ils puissent faire, ils ne s’arrêteront pas. » Une conjonction qui a formaté ce contrat jusqu’en 2024 qui fait tant jaser par sa durée : « il s’agit clairement d’une réussite jusqu’à présent, nous sommes très heureux d’avoir confiance en lui et lui en Honda. Je pense que c’est bon pour les deux parties », a déclaré le chef d’équipe âgé de 53 ans.
Mais Alberto Puig a aussi de la mémoire. Et il a toujours en tête « l’étonnement » avoué d’Andrea Dovizioso au sujet de ce bail de quatre ans : « je n’ai pas compris non plus sa position puisqu’il est venu nous voir il n’y a pas si longtemps pour une place chez Honda. Qu’il n’a finalement pas voulue. Je ne l’ai pas compris non plus. » Quand on cherche l’Espagnol, on le trouve…