Le Docteur Benderra est chef de clinique à l’Hôpital Tenon à Paris et amateur passionné de motos sportives, comme sa BMW S 1000 R actuelle (photo de titre ci-dessus). C’est à coup sûr un des médecins les plus rapides à moto de l’Hexagone, tout en étant un des spécialistes les plus reconnus de sa profession.
La situation sanitaire est en train d’évoluer de nouveau et nous abordons désormais le stade du déconfinement. Quelles sont les précautions à prendre, quelle est la bonne attitude ?
Comme les politiciens qui nous gouvernent ont autre chose à faire que de s’occuper en particulier des motards, nous avons pris notre destin en main en demandant à un amateur de moto confirmé, le Docteur Benderra, ce qu’il convenait de faire, et ce qu’il fallait éviter.
Le masque et le casque font difficilement bon ménage. Quelle est la meilleure solution ?
« ll n’est pas nécessaire de porter le masque sous le casque car en moto vous n’avez pas de contact rapproché à moins d’un mètre avec les autres. A l’arrêt le simple fait de baisser la visière peut être suffisant si vous parlez à quelqu’un. »
L’état d’urgence sanitaire est prorogé jusqu’au 10 juillet. Est-il préférable de rester enfermé chez soi jusque-là, et d’éviter au maximum de sortir dehors ?
« Le déconfinement a commencé le 11 mai. Cependant il faut poursuivre les mesures barrières qui nous ont permis de limiter le nombre de nouveaux cas ces derniers jours. En respectant ces mesures (distance barrière supérieure à 1m-1m50, lavage régulier des mains et port du masque), vous pouvez sortir. Les transports en commun sont à risque du fait de la promiscuité et vont être très surveillés. »
En cas d’apparition de symptômes (fièvre, sensation de fatigue et toux sèche essentiellement, mais aussi pour certaines personnes courbatures et douleurs, congestion nasale, écoulement nasal, maux de gorge ou diarrhées) que faut-il faire ?
« Ces symptômes, ainsi que la perte du goût et de l’odorat, peuvent faire évoquer une infection à Sars-Cov-2 même en l’absence de fièvre. En l’absence de gêne respiratoire, il faut appeler son médecin traitant qui donnera la conduite à tenir. En cas de gêne respiratoire, il faut appeler le 15. »
Les motards présentent-ils des risques particuliers ? Ont-ils des précautions spéciales à prendre ?
« Il n’y a pas de risque particulier lié directement au
Covid. Le risque est plutôt lié aux autres usagers de la route. De
grands excès de vitesse ont été constatés durant le confinement. Il
faut donc redoubler de prudence en moto actuellement.
»
Les personnes victimes d’autres problèmes de santé que le Covid-19 et les ALD (Affections de Longue Durée) vont-elles avoir de nouveau accès aux soins hospitaliers ?
« Bien sûr. Dans tous les hôpitaux il existe un circuit Covid et un circuit non Covid. Une personne consultant à l’hôpital ou en clinique ne sera pas exposée au Covid du fait de ces circuits. »
« Le message est plutôt au contraire de ne pas avoir peur de
venir à l’hôpital. De nombreux patients consultent tardivement pour
des problèmes cardiaques ou accidents vasculaires cérébraux, avec
davantage de séquelles au final. »
Quand les frontières se rouvriront, quelles seront les précautions à prendre ?
« Il est très difficile de savoir quelles seront les règles
de circulation à l’ouverture des frontières. On espère pour
l’instant que la circulation en France entre régions pourra
reprendre sans trop de problèmes. »
Quel devra être le comportement sur le plan sanitaire des pilotes, mécaniciens et autres membres du milieu sportif quand ils se rendront à l’étranger sur les premières courses ?
« Il faudra respecter les mesures barrières mises en place dans les différents pays et se posera la question de dépister les pilotes et mécaniciens à la reprise des courses. Les choses évoluent très rapidement avec les données acquises de la science et le message d’aujourd’hui ne sera peut-être pas le même dans quelques mois. »