Pour le pilote d’essai KTM, la soif de victoires est fondamentale pour revenir au plus haut après une blessure.
Il y a trois ans, presque jour pour jour, Dani Pedrosa s’imposait au Grand Prix d’Espagne après s’est cassé la clavicule et avoir connu un début de saison difficile physiquement et psychologiquement. Avec plus de six secondes d’avance sur Marc Márquez et presque 15 sur Jorge Lorenzo, il n’avait pu retenir ses larmes sur le podium, provoquant alors beaucoup d’émotion.
« Je venais de me blesser deux fois de suite à la clavicule et sur le podium j’ai commencé à penser aux opérations, au médecin… et j’ai commencé à pleurer car je me suis rendu compte à quel point les gens t’aident et à quel point ils veulent que les choses se passent bien pour toi », a-t-il confié dans un podcast de Red Bull.
Et c’est précisément pour la victoire qu’il est parvenu à revenir aux avant-postes, comme il l’avait fait à de nombreuses reprises durant sa carrière : « [Gagner] est indescriptible, j’ai du mal à poser des mots dessus. Lorsque, par exemple, tu as passé une année blanche parce que tu t’es blessé, ou que la moto n’allait pas ou peu importe, cette sensation de revenir sur la plus haute marche du podium est très spéciale. Tu peux ne pas gagner pendant un an mais tu ne perds jamais l’envie de te battre car gagner est tellement unique que tu ne baisses jamais les bras, même si c’est une sensation qui ne dure pas longtemps. »
Le triple Champion du monde est aujourd’hui retraité des courses et ne connaîtra plus cette sensation, mais il continue d’officier dans les Grands Prix avec son rôle de pilote développeur chez KTM. Après 13 saisons passées au plus haut niveau, il reconnaît avec le recul avoir dû faire des choix dans sa jeunesse mais qui lui ont permis d’arriver là où il est aujourd’hui. « Tu perds un peu la part d’insouciance et d’amusement de ta jeunesse. En ce sens, tu ne vis pas la même chose que tes amis, a-t-il commenté. « Tu deviens adulte plus tôt mais je ne regrette rien. »
Toutefois, s’il a pu réaliser son rêve de rouler en catégorie reine, l’Espagnol n’a pas toujours apprécié toutes les parties de son métier : « Le MotoGP était complètement différent de la 250cc ou de la 125cc. Avec le temps, tu ne dois pas seulement dominer et être rapide sur ta moto, tu dois aussi faire d’autres choses qui ne sont pas forcément naturelles pour toi [comme vivre entouré par les caméras ou les attentes]. Ça ne l’était pas pour moi et c’était plus difficile à gérer que la piste. »