Yamaha Motor France nous a fait le plaisir de diffuser hier sur Instagram une interview de Fabio Quartararo interrogé en direct par Christophe Guyot.
Durant une bonne demi-heure, El Diablo a répondu avec bonne grâce à certaines questions des internautes soigneusement sélectionnées par le team manager du GMT94.
C’est ainsi que l’on a pu prendre connaissance des souhaits du jeune Niçois concernant sa structure technique chez Yamaha Factory en 2021, ainsi que confirmer l’admiration sans bornes qu’il porte à un Valentino Rossi qu’il remplacera en fin de saison…
Mais pour recueillir un large et complet éventail de propos de la part du jeune pilote français, Christophe Guyot a commencé son interview en lui demandant ce qu’il avait le plus impressionné lors de son arrivée en MotoGP.
Fabio Quartararo : « En arrivant, cela a été la vitesse ! Je me rappellerai toujours de mon premier tour à Valence, où j’étais en cinquième et où la moto cavale encore : ça, c’est quelque chose qu’on ne ressent qu’avec une MotoGP. Quand je suis passé de Moto3 à Moto2, j’ai mis cinq tours à m’habituer à la vitesse. Cela allait vite, mais je me suis vite habitué. Mais en MotoGP, il m’a fallu plusieurs tests pour y arriver mais en vouloir toujours plus en quatrième, cinquième et sixième. Il y a des virages où on ne peut pas mettre trop de puissance parce que ça cabre trop facilement malgré l’électronique. Les freins sont incroyables car on freine pratiquement comme en Moto2 alors qu’on arrive beaucoup plus vite. Il y a tout qui change ! C’est une autre moto ! »
Malgré une vitesse de pointe largement supérieure à 320 km/h, la Yamaha du team satellite Petronas SRT concédait l’année dernière quelques unités par rapport aux machines les plus rapides, y compris les M1 officielles d’Iwata. Concrètement, quelles sensations cela procurait-il au pilote numéro 20 ?
« Quand on est à 320 ou 330 km/h et qu’on nous passe, on ressent que l’on n’est pas très vite. Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est l’accélération, de 80 km/h à 200, ou même à 300 km/h. C’est là qu’on ressent plus l’impression de vitesse car ça se fait en si peu de temps qu’on a du mal à réaliser. Physiquement aussi, car en Moto2 on a le temps de se reposer dans une grande ligne droite, alors que ça va beaucoup plus vite en MotoGP. Il faut donc vraiment être très fort physiquement. »
Fabio Quartararo va-t-il emmener avec lui son chef ingénieur, Diego Gubellini, chez Yamaha Factory en 2021? La réponse est claire…
« C’est l’objectif. Déjà, cette année, ça va être la première fois où je garde la même équipe lors de deux années consécutives. L’année dernière, il y avait une très très bonne ambiance et je me suis super bien entendu avec mon équipe technique, donc c’est sûr que j’ai envie de les emmener avec moi. C’est peut-être un peu trop tôt pour en parler, mais en tout cas c’est quelque chose que j’aimerais énormément parce qu’on a fait un super bon boulot en 2019. C’est quelque chose que j’ai envie d’avoir dans l’équipe officielle, mais la première des choses est de se concentrer sur 2020. »
Christophe Guyot a continué en demandant au pilote Petronas Yamaha SRT ce que cela lui faisait de prendre la relève de son idole, Valentino Rossi, en 2021.
« Rien que d’y penser, sérieusement, ça me donne des frissons ! Déjà, je pensais ne jamais pouvoir rouler avec lui en MotoGP car il est vrai qu’après des saisons difficiles, comme en 2016 ou 2017, je me suis dit qu’il était trop tard pour rouler avec lui, en sachant que la retraite d’un pilote arrive normalement en dessous de 40 ans. Mais c’est du Valentino et il a tout fait différent des autres : il a 41 ans et il est toujours en train de se battre avec des jeunes pilotes. Donc penser que je vais, entre guillemets, prendre sa place dans le team officiel, c’est incroyable ! Et sincèrement, j’espère vraiment qu’il continuera en 2021, parce que c’est toujours un plaisir de rouler avec son idole : à chaque fois que je le vois sur la piste, c’est exceptionnel ! Il y a 15 ans, j’attendais des heures et des heures devant son hospitality pour prendre une photo avec lui, et maintenant je roule avec lui et je vais prendre sa place en 2021… »
Est-ce que la longévité exceptionnelle du nonuple champion italien donne au talentueux français l’espoir de faire une carrière aussi longue ? Sa réponse permet d’espérer quelques années de plaisir…
« J’ai encore du temps (rires) ! Mais sincèrement, (l’âge) c’est juste un nombre. Je ne me réfère pas seulement à Valentino Rossi mais aussi un footballeur que j’admire énormément, Cristiano Ronaldo : il a 35 ans et on dirait qu’il est au top de sa forme. Pour moi, c’est un exemple à suivre. Je pense que c’est quelqu’un qui s’entraîne énormément physiquement et qui est très sain, donc je pense qu’on peut très bien continuer jusqu’à l’âge de 40 ans, comme Valentino. »