Le confinement imposé par le fléau du coronavirus est une réalité surtout vécue par des pilotes au chômage partiel en raison de la suspension de toutes les compétitions. Mais pour leurs managers, on est en plein dans le télétravail… Car des contrats sont encore à signer pour le monde d’après, et ce n’est pas rien puisque les conditions économiques ont d’ores et déjà radicalement changé. Une conjoncture qui va pousser au dialogue mais aussi au rapport de force. Chez Ducati, on a déjà prévenu qu’on taillerait dans le salaire des champions. Le manager d’Andrea Dovizioso répond…

Simone Battistella s’occupe de Lorenzo Baldassarri, d’Álvaro Bautista et aussi d’Andrea Dovizioso. L’Italien a montré qu’il était le fer de lance des hommes en rouge du fait de ses trois statuts consécutifs ces trois dernières saisons de vice-champion de Marc Márquez. Cependant, cette position n’est pas synonyme de reconduction automatique de contrat.

Nous sommes dans une année 2020 mouvementée et alors que chez Yamaha la question des pilotes a été réglée, que chez Suzuki, elle est résolue pour moitié et que chez Honda, on vise le viager avec Marc Márquez, chez Ducati, tout est ouvert.

Côté constructeur, on joue la sérénité en précisant que la rigueur des temps à venir va redistribuer les budgets. Et côté Dovizioso ? « Il est ouvert à tout et il n’est pas pressé » commente son manager Simone Battistella qui lâche ensuite tout de go : « Ducati a plus besoin de Dovizioso que Dovizioso de Ducati. Et ce n’est pas une question unique de pilote mais aussi de projet technique. »

Cela étant posé, le manager développe : « Andrea veut continuer à courir, naturellement, mais il ne fait rien encore parce qu’il veut voir comment les différents projets sont développés. » Des préoccupations saines lorsque l’on a 34 ans et la passion du motocross chevillée au corps. Car DesmoDovi l’a déjà dit : piloter une MotoGP c’est être dans un carcan, au contraire de la liberté offerte par le tout terrain. Alors, si l’on veut faire une huitième saison dans la même écurie dans ces conditions, autant être persuadé de la cause à servir.

« La chose la plus importante pour Andrea lors de la prise de décision est le projet et le personnel qui l’accompagne. Aucune négociation ne commencera avant la mi-mai ou la fin de ce mois. » Par ailleurs, Andrea Dovizioso a-t-il pris ombrage des approches faites auprès de Maverick Viñales et d’autres de ses collègues de la part de son actuel employeur ?  « Cela ne le dérange pas que Ducati ait essayé de signer des pilotes comme Maverick ou Quartararo ou que l’on soit toujours attentif à ce que fait Márquez » assure Battistella. « Cela ne le dérangeait pas plus que Lorenzo ait été signé ou d’autres. De plus, il comprend que son usine doit être attentive aux jeunes qui pointent. »

Interrogé sur la relation entre son pilote et Dall’Igna, le manager admet : « il est vrai qu’il y a eu des tensions entre Andrea et Gigi, mais c’est une tension professionnelle et qui a contribué à valoriser le projet. La priorité des deux n’est pas d’imposer sa propre volonté mais de gagner, ils veulent tous les deux le faire. »

Enfin, sur l’accord entre Honda et Márquez pour quatre saisons supplémentaires, Battistella a donné son éclairage professionnel à AS : « cela n’affecte pas du tout Dovi. Cela ne m’a pas pris par surprise car Márquez a tout gagné avec Honda, battant des records, et c’est l’usine la plus victorieuse de l’histoire du championnat. Márquez a évalué les avantages et les inconvénients et Honda veille à le garder pour toute la durée de sa carrière, car il aura 32 ans à la fin de ce contrat. Ce que l’on ne sait pas, c’est s’il avait vraiment la possibilité de changer d’usine. »

 

 

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