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Piero Taramasso assure que Michelin fera face ...

Lorsqu’une organisation comme un championnat du mode de MotoGP s’arrête brutalement, il n’est pas facile de la remettre en mouvement. Car tous ses rouages doivent se dégripper et comme ils sont interdépendants, il les faut à l’unisson. Aucun ne peut manquer. Ainsi, Dorna a lancé la procédure de reprise des activités en demandant aux écuries de bien choisir leurs personnes pour un voyage à déterminer. La saison serait donc bientôt lancée. Les hommes sont disponibles, les motos prêtes à rugir. Mais quid des pneus ? Michelin répond…

Le paddock semble cette fois avoir un but bien identifié et il se met en ordre de bataille pour marcher en rang serré vers le début de saison espéré par ce courriel de l’IRTA, demandant à sélectionner le personnel pour un voyage encore mystérieux. De bon augure, sans doute. Les motos sont prêtes, mais pour rouler, elles ont besoin de pneus. Or, le manufacturier unique Michelin prévient que ses usines sont à l’arrêt. Les unités de production ont même été adaptées à la crise en cours en produisant différents types de masques de protection…

Michelin sera-t-il le chaînon manquant annihilant tout espoir de remise en selle ? Sur GPOne, Piero Taramasso, responsable de la marque au Bibendum dans la compétition répond : « les usines en France, comme dans d’autres pays, sont fermées, il y a très peu d’activité, nous sommes à moins de 10% de la capacité normale » explique-t-il en précisant : « nous avons entamé une reconversion partielle, depuis un mois maintenant, à Clermont-Ferrand pour la production de masques et nous sommes en mesure de produire 400 000 par semaine de type jetable. Ensuite, nous avons un autre type, qui a été conçu et développé par Michelin, réutilisable environ 15 fois en changeant un filtre, ceux-ci seront distribués aux employés, ainsi qu’aux infirmières, aux médecins et à tout le personnel qui travaille sur cette urgence. Une partie de l’équipe MotoGP est également impliquée dans ce projet. »

 

 

 

Il y a donc des priorités, tout à fait logiques dans le contexte actuel. Mais comment, dès lors, produire des pneus pour le Grand Prix qui marquerait le lancement de la saison 2020 ? Surtout que l’on n’a, pour l’instant, ni la date, ni le lieu. Deux paramètres essentiels pour Michelin : « nous n’avons des pneus que pour 2 courses de Grand Prix. Il faut un mois pour produire ce dont nous avons besoin pour un week-end de course » explique Taramasso : « nous fabriquons des pneus spécifiques pour chaque circuit. Il n’est pas possible de les fabriquer tous en début d’année. On parle de 1 200 pneus entre slick et pluie. Un calendrier précis dans les meilleurs délais nous aiderait certainement. »

Or, on est encore dans le flou sur ce point. Et puis ce n’est pas qu’un problème de date. C’est aussi une question de conditions météo à un moment précis de l’année : « courir sur certain circuit en juin plutôt qu’en novembre fait une grande différence. Différents composés seraient nécessaires pour certaines températures. Pas avec les pneus que nous avons en stock. »

Cependant, Piero Taramasso ne veut pas paraître comme le rabat-joie. Il rassure ainsi : « nous ne devrions pas avoir de problèmes pour les deux premières courses, c’est pourquoi nous avons besoin de certaines informations sur le calendrier. Et les simulations nous aideront à choisir les bons pneus pour les courses reportées. » On respire…