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Michele Zasa est maintenant le Directeur de la « Clinica Mobile », après avoir succédé à son fondateur Claudio Costa. La vocation de cet établissement est de s’occuper de la santé des pilotes, parfois mise à mal après une chute. C’est son rôle le plus important, mais le traitement des maladies fait également partie de ses attributions, et elle se retrouve bien sûr en tête de file dans des situations aussi étranges que l’actuelle.

« La physiothérapie et la préparation sportive sont deux activités très liées » a expliqué Michele Zasa à Edoardo Licciardello de Moto.it. « La physiothérapie peut également aider à la préparation sportive en donnant des indications sur la base de ce qu’elle « découvre » dans ses évaluations. Mais en réalité, pour l’instant, nous sommes complètement à l’arrêt, même avec notre centre en Andorre, car ils sont également en quarantaine pour l’urgence du coronavirus là-bas, mais quand ils nous contactent pour des doutes ou des questions, nous essayons quand même de les aider. »

« Pour la plupart, les doutes sont d’ordre psychologique : les pilotes sont désormais des professionnels hautement qualifiés, et tout le monde a une salle de gym à domicile ou au moins un équipement pour s’entraîner. Le problème est que dans une telle situation, ils paniquent. Ils doivent maintenir leur routine, leur détermination à gagner, à s’entraîner, à se sacrifier. A une époque où nous sommes tous à la maison, ce n’est pas facile. »

« En gros, nous conseillons à tout le monde de faire un peu de musculation sans en faire trop, parce qu’à ce jour, il est clair que le motard n’a pas besoin d’avoir des muscles particulièrement développés, sauf peut-être en MotoGP où la conduite est un peu plus physique. Ils travaillent surtout sur l’étirement, car l’élasticité est fondamentale pour le motocyclisme, et elle aide aussi à récupérer et à prévenir les accidents. »

« Et puis ils doivent faire très attention à manger, car quand on est enfermé à l’intérieur, il est facile de faire des erreurs et d’en faire trop. Idéalement, ils devraient faire des activités cardio, ce qui peut être difficile même si j’ai entendu parler d’un marathonien chinois qui s’entraînait à courir autour de son lit (Pan Shancu, qui a « couru » 66 kilomètres en 6 heures et 41 minutes, NDLR) et qui devrait être un exemple et une inspiration pour tout le monde en ces temps… »

« Dans le cas des pilotes, ils utilisent des rouleaux, ou des tapis roulants. L’alternative, pour varier un peu, devrait être de faire quelques circuits dans la salle de gym. »

« Sur le plan psychologique, le problème est essentiellement dans la tête. Tout d’abord, la peur : ils l’ont – nous l’avons tous – mais c’est normal, et c’est ce qui nous pousse à être prudents. Mais il faut la surmonter, rester calme et continuer : si on suit les règles, si on reste chez soi, si on s’entraîne et si on ne réfléchit pas trop, il n’y a pas de problème. »

« Le risque est que si l’on a peur, si l’on s’inquiète, on finisse par s’épuiser prématurément d’un point de vue psychologique et par avoir du mal à se remettre ensuite. »

« Il faut dire aussi qu’au contraire, c’est un moment de détente totale, ce qui n’arrive pas souvent aux pilotes MotoGP, surtout aux meilleurs d’entre eux – ils sont généralement très occupés par les événements avec les sponsors et autres, donc ils n’ont probablement pas eu de repos depuis des années comme ils peuvent le faire maintenant. »

« Il faut absolument conserver la mentalité de gagnant, chercher des activités qui maintiennent la compétitivité à un niveau élevé et rester concentré. »

 

 

Photos © Clinica Mobile