La crise planétaire du coronavirus perdure et ses conséquences ne seront pas seulement sanitaires. Les entreprises, à l’arrêt, avec des salariés et des clients confinés, commencent à faire leurs comptes et admettent déjà que l’addition sera salée. Pourtant, on est encore loin d’être sorti de cette pandémie… Pour la moto, le choc sera violent. Il faudra néanmoins continuer à exister, y compris en MotoGP, mais avec un train de vie réduit. Le directeur d’Aprilia Motorsport, Massimo Rivola, a une idée sur ce monde d’après…
Du promoteur Dorna aux constructeurs en passant par l’association des teams IRTA sans oublier la FIM, tout le monde est d’accord que nous avons vu un âge d’or. Le coronavirus est passé par là, si bien que rien ne sera plus jamais comme avant. En moins de deux mois, tout a été mis à terre. Pour survivre, il va donc falloir réduire les coûts. Une philosophie qui est déjà acceptée, puisque les évolutions techniques tant moteur qu’aérodynamique seront gelées jusqu’en 2022. « Je ne pense pas que ce soit fou de faire la compétition avec les motos 2020 en 2021 si cela nous permet de réduire les coûts« , a déclaré Rivola sur Motorsport-Total.com. Mais il pense aussi plus loin.
« Dans la situation actuelle, nous ne voyons pas encore la lumière au bout du tunnel et les prévisions sont critiques. Ce serait donc une erreur de se focaliser que sur la performance. Nous devons penser à la situation actuelle dans le monde. » Une introduction pleine de gravité qui donne le ton sur la suite…
« Il y a mille façons de le faire. Par exemple, vous ne pouvez autoriser qu’une seule moto par pilote. Ou vous pouvez limiter les kilomètres, car le coût par kilomètre est important avec ces motos. Il existe différentes manières. » On rappellera que, depuis la saison 2012, une seule moto par pilote est autorisée dans le Championnat du Monde Superbike.
Les grandes équipes du WSBK ont suffisamment de pièces de rechange dans leurs camions pour pouvoir construire une toute nouvelle moto. Une autre option d’économie concerne le personnel, bien qu’une équipe d’usine MotoGP soit nettement plus petite qu’une équipe de course de Formule 1.
« La Formule 1 a également limité le nombre de personnes sur la piste. Je pense que c’est un bon choix », explique Rivola qui, rappelons-le, vient de la Formule 1. « Il est vrai que nous sommes moins de monde, mais le principe est correct. Si nous n’avions pas à nous concentrer sur une deuxième moto pour chaque pilote, alors nous devrions aussi y penser. »
« Si nous avons le problème d’avoir un montant X disponible aujourd’hui et seulement la moitié demain, alors nous devons trouver un moyen de sauver notre travail et le spectacle. Nous pouvons continuer, même si les conditions sont légèrement différentes » termine le directeur sportif sur un avenir possible mais qui va faire débat.