Après avoir été le responsable technique de la RC213V de Franco Morbidelli en 2018 chez Marc VDS, Diego Gubellini a découvert de nouveaux horizons l’an dernier avec une Yamaha pour Fabio Quartararo, au sein de l’équipe malaisienne Petronas Yamaha SRT.
Il a vécu en 2020 une saison particulièrement excitante auprès d’El Diablo. Il nous livre ici son point de vue depuis l’intérieur du stand.
« C’était passionnant de vivre les débuts de Fabio en
MotoGP. Il a commencé avec une grande humilité : il était très
jeune, il avait 19 ans quand il a fait les premiers tests. Il a
commencé en écoutant ce que l’équipe lui demandait : cela lui a
enlevé la pression de relever ce nouveau défi. Comme tous les
pilotes forts, l’objectif a toujours été clair dans son esprit :
gagner. Mais son approche était fondamentale. »
« Dès le début, il a été constant, son rythme de course n’était pas loin de celui de Morbidelli. A Sepang en 2019, lors des essais hivernaux, il s’est montré très régulier, puis il est également devenu rapide avec le tour le plus rapide, en conquérant la pole à Jerez. »
« Depuis lors, il a toujours été parmi les meilleurs
pilotes, au-delà du problème physique qui le ralentissait dans
certaines courses (syndrome des loges dans le bras droit).
»
« Avec un rookie, il arrive parfois qu’au cours des tests,
il ne soit pas possible de faire un travail optimal, l’équipe et le
pilote doivent apprendre à se connaître : dans certaines
circonstances, comme ce fut le cas au Mugello, la bonne
configuration n’est pas trouvée. C’est normal. Il a fait quelques
petites erreurs, comme à Silverstone, quand il est tombé dans le
premier virage. Mais après Jerez, il a toujours été dans les
cinq/six premiers. »
« Fabio s’est montré très intelligent, il s’est immédiatement concentré sur le moteur : nous avons utilisé les journées d’essai pour améliorer cet aspect. Il est très précis dans ses commentaires, il a la capacité d’identifier ce qui ne le fait pas aller vite, il nous aide dans notre travail. »
« En seulement 5 jours, nous avons presque réussi à combler
l’écart avec Viñales, qui a été plus fort lors des tests. Fabio ne
vous dit pas ce dont il a besoin, il n’élabore pas techniquement,
mais il vous dit : je ne veux pas ceci ou cela. Ensuite, c’est à
nous d’interpréter ses demandes. »
« Sa principale différence qualité dans sa mentalité : il
est assez critique envers lui-même quand il a tort. Il essaie
constamment de devenir le meilleur : c’est pourquoi je dis qu’il
n’a pas la pression de la deuxième année. »
« Il est très humble. J’ai travaillé avec beaucoup de pilotes, mais je n’ai presque jamais entendu un pilote demander : que puis-je faire pour aller plus vite ? C’est un enfant amusant et heureux : il a des moments de colère, quand il ne peut pas obtenir ce qu’il veut. Puis il passe au bonheur en trois secondes. Il a la légèreté d’un enfant. »
Source : Moto.it
Photos © Petronas SIC