Rendez-vous incontournable du calendrier MotoGP, le circuit de Mugello est l’un des joyaux du championnat. Entre plein soleil et ambiance de feu, penchons nous sur les facteurs qui rendent ce tracé mythique.
Après s’être intéressés au circuit de Phillip Island et de son environnement, il est temps de revenir sur le continent européen et d’admirer. Admirer Florence, situé à une heure de route de l’antre de vitesse. C’est l’une de ces cités italiennes si importantes au Moyen Âge, mais également l’un des berceaux de la Renaissance. La ville grouille de trésors, d’endroits sublimes et de monuments historiques à couper le souffle : la visite est quasi obligatoire avant les hostilités en piste.
Organisé début juin, le Grand Prix bénéficie souvent d’une météo très clémente, mais l’on se rappelle d’une édition détrempée en l’an 2001 qui prit par surprise la future légende Valentino Rossi. Sous le soleil, c’est l’occasion d’aller se perdre dans les collines toscanes, de Borgo san Lorenzo à Razzuolo.
Mais revenons à la course. L’ « Autodromo nazionale del Mugello » n’est pas nouveau, et des courses s’y déroulent depuis 1914, mais il prend réellement de l’importance durant la décennie 1960. Il est de plus en plus raccourci, pour atteindre les 5245 mètres actuels en 1974. Le tracé convient bien aux automobiles : en endurance comme en monoplace, des pilotes renommés s’y sont imposés, de Jean-Pierre Jabouille à Pierluigi Martini en passant par Patrick Depailler.
Cependant, les motos ont développé une histoire d’amour avec le circuit, et il est de fait, l’un des rares de la saison à être plus connu pour son histoire en Grands Prix motos que pour autre chose. Dès 1976, soit deux ans après son relifting, la caravane y pose ses valise. Barry Sheene s’y impose, mais doit laisser Kenny Roberts remporter la victoire deux ans plus tard.
Le circuit toscan a du mal à se faire une place face à Monza, le « temple de la vitesse ». Les visites ne sont pas régulières, et on les compte sur les doigts d’une main. Freddie Spencer rafle la mise en 1985, et son compatriote Kevin Schwantz est, comme souvent, le plus rapide en 1992. À compter de l’année 1994, le Mugello ne bougera plus et accueillera le titre de « Grand Prix d’Italie » jusqu’à nos jours.
Le circuit est apprécié des pilotes, mais il fait aussi peur. Du fait des collines sur lesquelles il est tracé, on ne compte pas les grandes bosses, les descentes et les montées qui le composant et le rendant si unique-. La ligne droite, en elle même, est terrifiante. Les pilotes sortent d’un grand gauche en descente, qui procure beaucoup de traction. À partir de là, c’est gaz en grand. C’est parti pour une vitesse de pointe approchant les 360 km/h, pour prendre une bosse terrifiante avant le freinage de San Donato. Il faut arriver en ligne, en mordant sur le vibreur extérieur dans la ligne droite, et être délicat avec les freins.
Les meilleurs pilotes se sont fait avoir. Marc Márquez en 2013 n’est pas passé loin du pire, en chutant à une vitesse ahurissante après la bosse. Plus récemment, Michele Pirro s’y est envolé après un highside à plus de 270 km/h. Heureusement pour lui, plus de peur que de mal.
N’espérez pas trop dormir la nuit. Ici, c’est la fête, l’ambiance à l’italienne, les Tifosi qui sont susceptibles d’envahir la piste si un Fratelli d’Italia est prêt à retentir. Et surtout si le responsable porte le n°46. Le Mugello, c’est la maison de Vale. Il y compte neuf succès, dont sept en MotoGP, un record.
Entre les millièmes de secondes départageant les Moto3 et les batailles musclées du Moto2, chaque catégorie est immanquable, sous aucun prétexte. Espérons que ce joyau continue de faire rêver le globe des années durant, et qu’il efface tous nos problèmes pour une journée au moins.