La compétition moto est peut-être le sport mécanique où le mental compte le plus. Cet après-midi, au Qatar, une étoile est née et elle nous vient d’un nouveau monde dont on disait la terre incapable de fournir un champion en mesure d’assurer la relève de ses illustres aînés. Justement, c’est sous l’impulsion de l’un d’eux, en l’occurrence John Hopkins, que la lumière a jailli sous les projecteurs du tracé de Losail. Il s’agit de Joe Roberts, au nom célèbre mais qui n’est la conséquence d’aucune descendance. Celui qui n’a marqué que deux points au championnat en 2019 et qui n’a jamais intégré le top 10 est ce soir le nouveau recordman du circuit du Grand Prix du Qatar version Moto2…
Et la Chrysalide devint papillon… En espérant que sous les projecteurs de Losail, ce ne soit pas celui de nuit à la vie très éphémère. Reste que voir la joie de Joe Roberts, Américain de 22 ans, au terme de la FP2 du Grand Prix du Qatar Moto2 était communicative. Et appréciée, car à ses côtés se trouvait un John Hopkins qui a eu ni une carrière ni une vie faciles.
Mais cette fois, c’est arrivé au guidon d’une KTM du bien nommé American Racing : « c’est incroyable », a déclaré Roberts. « Venir d’où j’étais l’an dernier pour battre le record du tour ici et être en tête le premier jour… Je sais que ce n’est qu’une séance d’essais mais c’est une sensation tellement agréable. Je célèbre comme si j’avais gagné la course ! » avoue-t-il.
« Pour moi, c’est une grande affaire parce que notre situation actuelle est un grand pas en avant. Je dois remercier toute l’équipe d’American Racing et tous ceux qui sont venus à bord pour m’aider. Mon chef d’équipe Lucio et John Hopkins, mon manager Eitan et tout le monde a fait un travail formidable pour me hisser à ce niveau. »
Roberts ajoute : « John est venu à bord pour de nombreux rôles : pour m’aider à préparer mon esprit pour les séances ou la course à venir. Il est également très perspicace et peut regarder les autres pilotes sur la piste. Honnêtement, je n’aurais pas fait ce tour s’il ne m’avait pas dit quelques choses que je devais faire différemment dans certains virages. Ce championnat est extrêmement difficile et vous devez trouver les avantages là où vous le pouvez. »
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— MotoGP™🏁 (@MotoGP) March 6, 2020
Hopkins, qui est monté quatre fois sur le
podium en MotoGP au cours de ses huit années de carrière dans la
catégorie reine avec Red Bull Yamaha, puis les équipes d’usine
Suzuki et Kawasaki, était presque aussi enthousiaste que son pilote
après le premier jour au Qatar. « Je
lui ai dit d’aller sur le terrain et de faire en sorte que cela se
réalise, et il l’a fait ! » a déclaré
Hopkins au site officiel motoGP.com. « Non,
c’est beaucoup plus difficile que ça » précise-t-il
aussitôt.
« C’est une combinaison de beaucoup de choses. J’ai toujours
dit qu’en course, la confiance est essentielle et l’une des
plus grandes choses qui lui manquait est la confiance en
soi. »
« Après avoir fait la connaissance de Joe l’hiver dernier – en faisant de la Supermoto, du dirt track, et toutes les différentes formes de cross-training que nous faisions – j’ai vu qu’il ne manquait pas de talent. Il a autant de talent, sinon plus, que n’importe quel autre gars. »
« C’était juste de la confiance en soi, de l’assurance et ce qui est génial, c’est que beaucoup des forces et des faiblesses de Joe sur une moto de course sont exactement les mêmes que celles que j’ai eues tout au long de ma carrière. Donc, beaucoup de choses qui m’ont aidé ont été des améliorations instantanées pour lui. C’est agréable de transmettre tout cela. Mais c’est lui qui est sur la moto, je sais qu’il a ça en lui, c’est juste bon de le voir faire » termine Hopkins sur crash.net.