Sur la feuille des temps, Marc Márquez pointe sixième à un peu plus de trois dixièmes du meilleur temps réalisé par Álex et sa Suzuki. A priori, cette première journée de test au Qatar ne s’est pas si mal déroulée. Mais à écouter le tenant du titre, ce n’est pas vraiment ça. Ce serait même carrément le contraire…La Honda ne va pas bien et son pilote qui a signé pour elle jusqu’en 2024 ne peut plus physiquement compenser ses faiblesses par un pilotage à la hussarde. Car l’épaule droite de Marc Márquez ne va toujours pas bien…
Pendant que Ducati faisait un travail de fond sans stresser, que Yamaha et Suzuki avaient la banane, qu’Aprilia s’apprêtait à croire au miracle, chez Honda, les mines étaient fermées. Et pour cause, Marc Márquez venait de faire le résumé de son samedi à Losail. Et à l’écouter, il n’y avait effectivement pas de quoi pavoiser… « nous avons plus de problèmes ici qu’en Malaisie. Un style de pilotage différent y est nécessaire. Mais ici, avec les nombreux longs virages à droite, l’épaule droite blessée est un peu plus chargée. C’est pourquoi nous avons essayé de ne pas exagérer le stress le premier soir. Nous recherchons une bonne configuration de base, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire. C’est comme chaque année : ici, au Qatar, tous les points faibles de la Honda se révèlent. Jusqu’à présent, nous sommes trop loin des pilotes les plus rapides.»
Marc Márquez s’est plaint samedi de la forte contrainte mise sur le pneu avant par sa machine. « Nous avons le même problème que l’an dernier. Nous poussons à l’entrée du virage en conséquence le pneu avant est soumis à trop de pression. Mais nous n’avons pas de grainage, le pneu n’est pas « granuleux », ce problème nous préoccupait beaucoup ici en 2019 », a ajouté la pilote Repsol Honda. « Nous devons améliorer l’équilibre de la moto. »
Marc a déclaré à Sepang que son épaule avait été restaurée à 60 ou 70% après l’opération du 27 novembre. Comment se sent-il au Qatar ? On a même pensé à une deuxième opération… « Honnêtement, je ne suis pas mieux qu’à Sepang. Je voudrais dire le contraire, mais un nerf est endommagé. Et avec un nerf, vous ne ressentez aucune différence en deux semaines. Bien sûr, les autres muscles du corps sont maintenant plus forts pour cela. Je m’entraîne beaucoup pour avoir plus de force. Mais la situation avec ce nerf n’a pas changé. Dans l’ensemble, je suis en meilleure forme physique qu’à Sepang, mais nous avons plus de mal avec la Honda sur cette piste. »
« Dans les virages à droite, j’insiste beaucoup sur mon épaule. Si notre moto se comportait mieux en virage, ce serait physiquement moins pénible pour nous les pilotes. Mais la Honda est l’une des motos les plus épuisantes. Notre moto n’aime pas du tout ces longues courbes. Mais il y a un an, nous avons également connu un mauvais départ dans le test et nous nous sommes améliorés progressivement jusqu’à la course » développe le frère d’un Álex qui est aussi son équipier.
« C’est notre travail maintenant. Nous devons chercher une configuration spéciale pour le circuit de Losail et nous rapprocher du sommet », a déclaré Marc. « Rien n’a changé dans le caractère de la Honda. Nous voulions le changer, cela n’a pas fonctionné. Nous n’avons pas atteint notre objectif. »
Quand on lui fait la remarque que la Honda est à son image et mise au point sous ses directives, il répond, agacé : « depuis que je suis arrivée chez Honda en 2013, il y a eu les mêmes paroles. Cal et moi faisons exactement les mêmes commentaires sur la moto depuis trois ou quatre ans. Jorge a fait des commentaires similaires en 2019. Et bien sûr, si je suis en forme à 100%, je peux en quelque sorte éviter et maîtriser ces problèmes. Mais quand je suis affaibli, ça ne marche pas, alors je roule au même niveau que les autres pilotes Honda. Tous les pilotes Honda se plaignent unanimement de problèmes identiques. Il y a donc beaucoup à faire. »
MotoGP Test Qatar J1 : chronos
Crédit classement : MotoGP.com
