De nouvelles couleurs et de nouvelles ambitions se sont révélées pour un team Tech3 qui abordera à nouveau cette saison comme équipe satellite de KTM. Un statut qui dure depuis l’an dernier après de nombreuses saisons passées sous le signe Yamaha. Un changement que ne regrette pas le patron Hervé Poncharal car les Autrichiens ont une approche de la compétition agressive, ce qui correspond bien aux idées de celui qui aime se définir comme un Gaulois. En 2020, il aura deux RC16 techniquement identiques à celles de l’équipe usine… Lors de la présentation générale de la firme de Mattighofen qui va entamer sa quatrième campagne en MotoGP, Hervé Poncharal a insisté sur certaines valeurs qui lui sont chères…
En épousant la cause d’une usine KTM qui a encore beaucoup de travail à faire pour prétendre à la victoire en MotoGP, Hervé Poncharal savait qu’il faisait un investissement sur le long terme. La patience doit donc être de mise, mais cette dernière ne se conjugue pas avec une prudence excessive. Ainsi, si les motos sont d’une autre marque, la réputation de chasseur de tête au nez creux est toujours d’actualité chez le Français : « j’aime vraiment travailler avec de jeunes pilote » confie Hervé. « J’aime vraiment parier sur les jeunes talents, même si les gens pensent parfois qu’il est trop tôt. Mais la vie, c’est prendre des risques. Dans le cirque des courses, vous prenez des risques encore plus importants. Si vous ne risquez rien, vous ne serez pas compétitif. Il faut prendre des risques, il faut être innovant. Vous n’avez pas toujours à vous en tenir au statu quo, à opter pour la voie facile et il faut ouvrir les portes. »
« C’est quelque chose qui parle pour KTM » se réjouit le patron de Tech3 qui cite en exemple sa dernière trouvaille : Iker Lecuona : « je leur ai dit : « Iker Lecuona a signé avec Aki Ajo, mais je pense que c’est celui que je veux sur ma deuxième MotoGP pour 2020. Je pense qu’il peut le faire. J’espère qu’il n’y a pas de problèmes en interne, mais aidez-moi ». J’ai reçu le feu vert et je ne remercierai jamais assez Aki, M. Pierer, Mike Leitner et Pit Beirer. Après cela, nous avons dû convaincre Iker parce qu’il s’attendait à se battre pour le titre Moto2 et qu’il pensait qu’il était peut-être été trop tôt pour passer au MotoGP. J’ai passé quelques soirées avec lui et son manager et j’ai expliqué ce que je voulais faire, que ce n’était pas trop tôt et quelle belle chance c’était. »
« Il l’a choisi, KTM l’a choisi, et c’est pourquoi nous avons signé Iker Lecuona. Bien sûr, beaucoup de gens m’ont demandé : « Pourquoi Iker ? C’est trop tôt. » Mais peu m’importe ce qu’ils disent, c’est mon choix. C’est pourquoi j’ai ma propre entreprise pour pouvoir prendre des décisions. »
« Je suis vraiment heureux d’avoir Iker au côté de Miguel dans l’équipe » termine Hervé Poncharal sur Speedweek. « Miguel a une année d’expérience en MotoGP, il est intelligent, cool et travailleur. Iker est le loup affamé, jeune et inexpérimenté, qui n’a aucune idée fixe, mais veut simplement bien faire. Nous avons une excellente équipe, et l’engagement d’Iker est ce que j’aime dans le MotoGP : faire un pari, ne pas s’en tenir au statu quo, ne pas suivre la voie facile, mais prendre un risque. Un risque calculé…» Une dernière mention qui n’est pas anodine…