Avec pas moins de 19 pilotes en moins de 8 dixièmes à l’issue des trois jours de test MotoGP à Sepang, il semble difficile de penser que ces derniers ont déjà construit une solide hiérarchie qui perdurera au-delà du tracé malaisien.
Tout pourrait être remis en cause dès les prochains essais qui se dérouleront au Qatar du 22 au 24 février et c’est d’ailleurs ce qu’affirme Danilo Petrucci, pourtant 6e meilleur chrono à Sepang et auteur d’une honnête simulation de course.
Dans une interview réalisée conjointement avec Álex Rins pour la marque de casque Nolan, et reportée dans différents médias italiens, le pilote Ducati explique : « Au final, il y a un classement, mais c’est plus pour faire parler les journalistes qu’autre chose. L’année dernière, si nous nous étions basés sur les tests de Sepang, j’aurais dû dominer le GP, car j’avais fait le meilleur temps et il y avait quatre Ducati devant tout le monde au terme des trois jours. Puis, quand nous sommes revenus en octobre, quelle qu’en soit la raison, il n’y a eu que Dovizioso qui a réussi à monter sur le podium, alors que j’ai roulé derrière avec Miller, en prenant presque vingt secondes. »
« La réalité est que vous devez tester la moto et les temps absolus ne sont pas très significatifs. De toute façon, il est vrai que nous devons travailler parce qu’en ce moment notre moto, qui est très spéciale, ne peut pas faire fonctionner correctement le Michelin 2020. Avec le fournisseur unique, c’est comme ça : c’est une bonne chose pour le spectacle parce que nous sommes tous très proches, mais il faut trouver un moyen de faire en sorte qu’un pneu fonctionne bien alors qu’il s’améliore peut-être à certains égards mais empire à d’autres. Avec les pneus 2020, les motos qui enroulent les virages semblent un peu plus avantagées. »
«Pour Michelin, il est difficile de fabriquer un pneu qui convient à toutes les motos. Le pneu testé à Sepang ne favorise pas Ducati. D’un autre côté, ce composé contribue au spectacle sur la piste: à Sepang, il y avait 18 pilotes en 8 dixièmes de seconde et les 10 premiers pilotes en 3 dixièmes: s’il y avait eu une course, il y aurait eu une douzaine de pilotes qui auraient pu se battre pour le podium. Et c’est ce qui intéresse le public. Pour nous, cependant, il est moins agréable d’avoir autant d’adversaires. »
« L’évolution de Ducati a été énorme mais nous savons qu’il reste beaucoup de travail à faire, notamment sur la gestion des Michelin. Cela dit, nous n’en sommes qu’au premier test, nous avons donc beaucoup de marge de progression devant nous. À Misano, nous les avons essayés avec des conditions d’asphalte très particulières, dans lesquelles il était difficile de comprendre si certains comportements provenaient du caoutchouc ou de l’asphalte, donc en fait nous avons seulement pu les essayer à fond en Malaisie. Et alors qu’ils semblaient meilleurs, en Malaisie, au lieu de cela, nous avons surtout constaté une dégradation excessive, donc nous devons travailler et mieux les comprendre. Le problème est que parfois, sur certains tracés, il n’y a qu’un seul pneu qui fonctionne, et vous vous retrouvez à utiliser le même pneu pour vous qualifier puis vous essayez de le préserver en course pour qu’il aille jusqu’au bout. Cela dit, en Malaisie il y a eu plusieurs évolutions qui semblent prometteuses, donc maintenant il s’agit de travailler là-dessus. »