De Alessio Piana / Corsedimoto.com
Championne du monde en date, l’équipe Kawasaki SRC se retrouve à la poursuite du titre : les 24 heures au Mans seront presque sa dernière chance.
C’était censé être la première saison à vivre sans soucis, sans épée de Damoclès. En tant que championne du monde en titre, l’équipe Kawasaki SRC s’est vue garantir, pour la première fois ces derniers temps, la possibilité de participer à l’ensemble de la saison FIM EWC grâce à la disponibilité d’un budget conséquent. Sans les incertitudes de ces dernières années, la structure de Gilles Stafler s’est alignée au départ avec l’attente légitime de tenter le doublé, mais jusqu’à présent tout ne s’est pas bien passé.
AVENTURE MONDIALE
Dans le domaine du motocyclisme des années 2000, le succès mondial
de l’équipe Kawasaki SRC en FIM EWC 2018/2019 a eu le goût de
l’aventure. A l’origine, elle disposait d’un budget suffisant pour
ne courir que les marathons de l’endurance, les épreuves de 24
heures en France. Après avoir remporté Le Mans, elle a eu la
garantie de pouvoir courir les deux étapes suivantes du calendrier.
Jusqu’à la dernière minute, elle n’était pas encore certaine de
pouvoir concourir jusqu’à la fin, mais avec le podium et le
leadership du championnat obtenu à Oschersleben, les assurances
économiques pour affronter le voyage au Japon sont arrivées. Oui :
aux 8 heures de Suzuka, où le premier titre mondial de son histoire
a été obtenu, Kawasaki SRC n’était même pas censée être là…
PLANS 2020
Bien que presque hors délai, c’est une belle histoire qui a garanti
à l’équipe de référence Kawasaki Motors, Kawasaki France et
Pirelli, la possibilité de courir toute la saison 2019/2020 du FIM
EWC. Un projet finalisé seulement le 15 septembre (la semaine
précédant le Bol d’Or…), à tel point que jusqu’à la dernière
minute, l’équipe SRC s’était inscrite au 24 heures au Castellet
avec le #11 et non avec le #1 des champions du monde en titre. Pour
cet engagement à plein temps, Kawasaki France a élargi les cordons
de la bourse, tout comme la contribution d’un nouveau sponsor titre
(Webike) a permis à Stafler, pour une fois, de ne pas avoir à
autant se soucier du « budget » en début de saison.
BOL D’OR TRAUMATIQUE
Après avoir reconfirmé le trio formé par Jeremy Guarnoni, Erwan
Nigon et David Checa, le Bol d’Or ne s’est pas tout à fait déroulé
comme prévu. Au contraire, cela s’est avéré être un cauchemar, avec
Nigon tombant avec Baz (YART Yamaha) sur l’huile laissée par la
F.C.C. TSR Honda #5, laissant la Kawasaki #1 au milieu des flammes.
Le résultat ? Si l’on laisse pour une fois de côté les points
perdus au championnat, le bilan des dépenses est… désespérant : la
Ninja ZX-10RR a fini (littéralement) carbonisée. Irréparable,
irrécupérable : une catastrophe.
COURSES
Sans une de ses deux motos, Kawasaki SRC s’est ensuite présenté au
départ des 8 heures de Sepang, ce qui lui a valu un week-end
honorable. La sixième place en course n’était pas mauvaise, mais à
cause de la cinquième place de la Suzuki S.E.R.T., le classement au
championnat affiche un lourd déficit de 49 points. Ce n’est pas une
lacune mineure, à tel point que les 24 heures du Mans, les 18 et 19
avril, sonnent déjà comme une dernière chance. Avec 65 points
potentiels à saisir le-dit week-end, l’objectif sera de réitérer le
triomphe de 2019 pour fermer le cercle et, en même temps, revenir
dans la course : sans la victoire de l’an dernier, le Team Webike
SRC Kawasaki France ne serait pas en train d’exhiber le numéro 1
sur la bulle aujourd’hui…
Lire l’article original sur Corsedimoto.com