Avoir un pilote excellent est souvent gage de résultats. En avoir deux dans la même équipe est quasiment impossible. En effet, assembler deux monstres ou plus et savoir les faire marcher est rarissime. Aujourd’hui, intéressons nous à ces formations mythiques.

Les premières décennies de notre sport n’offrent pas la possibilité de voir évoluer deux pilotes sous le même commandement. Les choses étaient différentes, et la situation de « team » avec nom, numéros déterminés et organisation fleurissent à la fin des années 1970. Cependant, quelques duos courant pour le même constructeur existaient bel et bien.

Ainsi, il est possible d’affirmer que l’apparition de la vraie première « super-équipe » remonte à 1965. Cette année-là, Mike Hailwood et Giacomo Agostini roulent sur MV Agusta, et sont même les deux seuls sur les belles Italiennes en catégorie 500cc. Imbattable ? C’est le mot.

« Mike the bike » écrase son sport, et est déjà triple champion du monde tandis que le « Roi » Ago n’est encore qu’un apprenti. Pour sa première année en catégorie reine, Agostini remporte une course, sa course, le Grand Prix de Finlande. Hailwood remporte toutes les autres manches et son dernier titre. Oui, oui, toutes les autres. Excepté le Grand Prix d’Ulster, auquel il ne participa pas.

 

Giacomo Agostini, n’a pas eu de forts coéquipiers sur une longue durée, mais son duo avec Mike Hailwood reste légendaire rien que pour l’association des deux noms. Photos : Panini

 

Longtemps après, d’autres équipes formidables voient le jour. Il est possible d’observer, chez Yamaha Marlboro en 1983 un duo Kenny Roberts (pour sa dernière année) / Eddie Lawson, un rookie très prometteur.

Mais le vrai duo mythique des années 1980 se trouve chez les rivaux. Honda, en 1989, ajoute un certain Mick Doohan à Wayne Gardner qui souffrait déjà de ses blessures. Cette équipe marque le début des projets à moyen terme, puisque les deux australiens resteront ensemble durant trois saisons complètes, faisant le bonheur de Rothmans Honda HRC.

Les « Superteams » commencent à émerger, mais ce que fait Honda dans les années 1990 n’est encore jamais vu. Mick Doohan, Alex Crivillé et Shinichi Itoh. Une véritable institution naît, et déferle littéralement sur le MotoGP. Les trois pilotes sont dans le top 10 à la fin de l’année avec un Australien sur une autre planète, devançant son dauphin de 143 unités.

Honda Team devient Repsol Honda en 1995. Si vous suivez un tant soit peu le MotoGP, vous devez vous douter qu’ils n’amusaient pas le terrain. Huit victoires, dix pole, et dix podiums à trois. Indécent. Doohan prend encore le titre, avec sept victoires tandis qu’Alex Crivillé termine quatrième juste devant son coéquipier Japonais Itoh.

Tout espoir chez Yamaha Roberts fut anéanti avant même le début de saison lorsque les pontes Honda annoncèrent un quatrième pilote, en la personne de Tadayuki Okada pour la saison 1996. Pour vous faire une idée, l’ensemble des pilotes réguliers (14 au total) excepté ceux de Repsol Honda marquèrent 1221 points à la fin de l’année. Les quatre « Honda Boys » 763 points, plus le titre en bonus.

 

Une Repsol Honda peut en cacher une autre… Le team fut intraitable durant les années 1990. Ici, Mick Doohan célèbre son titre de 1995 masquant Itoh. Photo : Box Repsol

 

La marche en avant continue, mais sans Itoh. Doohan, Okada et Crivillé prennent le titre, la deuxième et la quatrième place en 1997. l’Espagnol Sete Gibernau rejoint la danse en 1998, avec une moto légèrement différente. Les quatre finissent dans le top 11, et Doohan est sacré pour la cinquième fois consécutive. Ce n’est pas une équipe, mais une dynastie.

Elle se poursuit en 1999, mais sans la star australienne, blessée. Crivillé s’occupe de prendre le titre de champion du monde malgré tout. Okada est troisième, Gibernau deux places derrière. Même le très sexy duo Biaggi/Checa chez Yamaha n’y peut rien.

Cette dynastie peut facilement être considérée comme la plus dominante de l’histoire de notre sport, par le nombre de victoires cumulées, et le nombre de pilotes extraordinaires engagés en six ans. L’équipe souffre pendant l’année 2000, et la belle histoire s’arrête là. Mais pour autant, les fondations du désormais légendaire Team Repsol sont bien posées.

Après avoir évoqué quelques-unes des plus belles équipes de l’ère 500cc, nous nous intéresserons dans une prochaine partie aux équipages plus modernes. Peut être qu’une entité contestera le titre de « meilleure formation de l’histoire » à Repsol Honda, qui sait ?

 

Crédits photos de couverture : Box Repsol

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