2020 a commencé et 2019 est donc maintenant définitivement du passé. Mais l’an dernier gardera quelques secrets qui tarauderont toujours ceux qui en étaient les protagonistes. Ainsi, avoir vécu ce millésime en Moto2 alors que l’on arborait les couleurs de KTM, c’est être condamné à l’éternelle incertitude sur ce qui a bien pu se passer. Hervé Poncharal avoue en effet un mystère qui sera toujours dans l’air…
Si l’équipe Red Bull KTM-Tech3 ne regrette pas sa campagne MotoGP qui était sa première avec la firme de Mattighofen, elle reste dubitative sur sa prestation en Moto2. Une aventure décevante du point de vue des résultats, et, surtout, sans lendemain puisque KTM a décidé lors de son Grand Prix national dans le fief de son investisseur titre du Red Bull Ring de la fin du projet.
Au vu des performances de Bezzecchi, comme de Öttl, mais aussi de Brad Binder et de Jorge Martin en première partie de campagne, cette capitulation en rase campagne avait du sens. Mais il y a eu la suite, d’un tout autre niveau, alors, qu’officiellement, rien de nouveau n’est arrivé. De quoi s’interroger et Hervé Poncharal reste en effet sur sa faim : « la saison Moto2 en 2019 est peut-être l’un des plus grands mystères de la course de moto ces dernières années », explique même le patron français sur Speedweek. « Parce que KTM a décidé de se retirer en tant que constructeur de châssis à la fin de la saison au Grand Prix d’Autriche en août dernier, nous n’avons pas reçu de nouvelles pièces de développement. Cela ne s’applique pas seulement à l’équipe Tech3, c’était la même chose dans l’équipe Ajo avec Brad Binder et Jorge Martin. Personne n’a plus rien fait. »
« Mais soudain, Brad était sur le podium, célébrant cinq victoires dans la seconde moitié de la saison, ne perdant que trois points contre Álex Márquez. On pourrait donc dire : Avec trois points de plus, il serait devenu champion du monde. Rien n’a changé depuis août. La moto et le pilote sont restés les mêmes » s’étonne Hervé.
Comment expliquer cette seconde moitié de saison par Brad Binder ? « Il était douzième du championnat en juin », s’étonne Poncharal. « À l’époque, la moto était qualifiée de « non pilotable. » Ensuite, il y a eu les versions V3, V5, V6 et V7 de Jerez. Mais Binder et Martin ont rejeté cette dernière version de châssis, elle n’a été utilisée qu’à Brno. Les deux pilotes sont ensuite revenus au châssis du V6. Dans le même temps, Lecuona, en tant que pilote privé, a piloté le modèle V3 toute la saison. Il ne s’est jamais plaint. Il a réalisé huit résultats parmi les dix premiers, il a terminé troisième à Buriram et en Allemagne, il a chuté avec la perspective d’un podium dans le dernier virage. Il a terminé le championnat douzième. »
La question justifiée restera tout de même sans réponse. Cette saison, Tech3 sera en Moto3. Le team était dans la catégorie Moto2 depuis 2010 avec la Tech3-Mistral 610 faite maison. En 2010, il a même célébré une victoire en Catalogne avec le Japonais Yuki Takahashi. En 2015 et 2016, Tech3 a terminé troisième du Championnat du monde des marques.